(Actualisation: contexte sur la nouvelle gouvernance, objectifs de production, réaction en Bourse, commentaires d'analystes et précisions sur le projet Yamal.)

-Résultat net ajusté en baisse de 2% à 3,56 milliards de dollars au troisième trimestre

-Production d'hydrocarbures de 2,12 millions de bep/j au troisième trimestre

-Total anticipe une production de 2,2 millions de bep/j d'ici la fin de l'année - directeur financier

-Total confirme son objectif d'une production de 2,3 millions de barils par jour en 2015

La major pétrolière et gazière Total (FP.FR) a annoncé mercredi que la récente baisse des cours du pétrole avait pénalisé ses résultats au troisième trimestre et a averti que cet impact pourrait se poursuivre jusqu'à la fin de l'année, alors que le groupe a dû récemment faire face au décès brutal de son emblématique PDG, Christophe de Margerie.

Au troisième trimestre, le résultat net ajusté de Total a baissé de 2%, à 3,56 milliards de dollars, alors que le prix moyen du baril de Brent a reculé de 8% sur la période. Le géant pétrolier a prévenu que ses résultats allaient probablement se dégrader au quatrième trimestre, les cours du pétrole affichant déjà une baisse de 11% depuis la fin du mois de septembre. Le directeur financier de Total, Patrick de la Chevardière, a indiqué que le groupe perdait environ 1,5 milliard de dollars de bénéfice net pour chaque baisse de 10 dollars du baril de Brent.

"Nous allons maintenir notre stricte discipline en ce qui concerne les coûts des investissements et les opérations étant donné [...] l'environnement moins favorable", a déclaré le dirigeant lors d'une conférence téléphonique.

Selon Patrick de la Chevardière, la bonne performance des activités de raffinage a permis de compenser, en partie, la baisse des cours du brut au troisième trimestre. Total n'est pas le seul à avoir subi les conséquences du repli des cours du pétrole: la major britannique BP a également dévoilé cette semaine un fort recul de ses bénéfices au troisième trimestre.

Vers 12h15, le titre Total progressait néanmoins de 1,7%, à 46,27 euros, signant une des plus fortes hausses du CAC 40. Bien qu'en baisse, les résultats trimestriels du groupe sont meilleurs que prévu, à la fois dans la division amont et celle de raffinage-chimie, relèvent les analystes de RBC Capital Markets dans une note de recherche. "Dans le contexte du récent choc provoqué par le changement de gouvernance de Total, nous pensons que cette publication de résultats devrait permettre de conserver la confiance des investisseurs", estiment -ils.

Objectif de production confirmé pour 2015

Le repli inattendu des cours du brut ces dernières semaines constitue un défi pour le nouveau directeur général, Patrick Pouyanné, nommé à la tête du groupe la semaine dernière après le décès de Christophe de Margerie dans un accident d'avion. Selon Patrick de la Chevardière, une des premières priorités du nouveau dirigeant sera d'établir le budget du groupe pour 2015.

La baisse du prix du baril a provoqué une baisse de 10% du bénéfice opérationnel de la division amont de Total, qui comprend les activités d'exploration et d'extraction de pétrole et gaz et contribue à hauteur de 70% au résultat opérationnel de la major.

Total, qui peine à lancer de nouveaux projets pour remplacer ses champs matures, s'attend à ce que sa production d'hydrocarbures s'élève à 2,2 millions de barils équivalent pétrole par jour (bep/jour) d'ici la fin de l'année, contre 2,12 millions de bep/jour au troisième trimestre, grâce à la mise en service d'un important projet en Angola.

Le groupe a confirmé son objectif de production de 2,3 millions de barils par jour en 2015.

Total fait aussi face à une situation géopolitique difficile en Russie, où la major pétrolière a pris d'importantes positions. Les sanctions des pays occidentaux imposées à la Russie ont déjà provoqué un retard dans le financement du projet Yamal, dont le coût s'élève à 27 milliards de dollars et qui doit permettre d'extraire du gaz naturel liquéfié dans l'océan Arctique.

Ce projet suit toutefois son cours, a assuré Patrick de la Chevardière. Total et ses partenaires négocient actuellement avec des banques chinoises et russes, ainsi qu'avec des agences européennes de crédit à l'exportation. Le financement du projet Yamal doit être bouclé en mars 2015, a indiqué le dirigeant.

-Inti Landauro, Dow Jones Newswires

(version française Blandine Hénault)