Le président-directeur général de Total (FP.FR), Christophe de Margerie, a critiqué à demi-mots jeudi l'intensification des pressions diplomatiques à l'encontre de l'Iran.

Faisant référence à l'Iran, Christophe de Margerie a estimé, lors d'une conférence de presse à Paris, que les pays occidentaux devaient cesser de demander aux autres de réaliser "ce que nous avons mis des centaines d'années" à obtenir.

"En Europe, [...] nous avons souvent tendance à mélanger la politique et l'économie", a-t-il ajouté.

Total a acheté 45 millions de barils de brut auprès de l'Iran en 2010 dans le cadre de ses activités de négoce, selon les données disponibles, mais le groupe n'a pas d'activité dans le pays à l'heure actuelle.

L'Union européenne a accepté mercredi le principe d'un embargo sur tous les achats de pétrole iranien, renforçant l'offensive menée contre Téhéran sur le front financier, alors que les tensions s'accentuent dans le golfe Persique.

Cette décision fait suite aux mesures prises par les Etats-Unis à l'encontre de la banque centrale iranienne. La valeur du rial iranien a plongé ces derniers jours, forçant la banque centrale de Téhéran à envisager des mesures pour soutenir sa devise.

Des responsables iraniens de la Défense ont amplifié leurs menaces cette semaine de prendre des mesures de représailles contre ces sanctions en visant des navires occidentaux dans le détroit d'Ormuz, par lequel transite un tiers du trafic pétrolier maritime mondial. Le Parlement iranien a présenté mercredi un projet de loi selon lequel tous les navires étrangers devraient solliciter la permission de Téhéran pour accéder au détroit.

-Géraldine Amiel, Max Colchester et Nadya Masidlover, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 40; geraldine.amiel@dowjones.com; max.colchester@wsj.com; nadya.masidlover@dowjones.com

(Version française Emilie Palvadeau)