Francfort (awp/afp) - Le groupe industriel et sidérurgique allemand Thyssenkrupp est tombé dans le rouge au deuxième trimestre de son exercice décalé avec une perte de 203 millions d'euros (presque autant en francs suisses), en raison de la baisse du prix de l'acier et de la hausse des coûts de l'énergie.

"L'augmentation significative des coûts de l'énergie et des matières premières sur un an" a pesé sur le résultat opérationnel de sa division acier "Steel Europe", l'une des plus importantes sources de revenus pour le groupe, indique Thyssenkrupp jeudi dans un communiqué.

La perte nette part du groupe s'élève à 223 millions d'euros.

Au cours de la même période l'année dernière, de janvier à mars 2022, l'entreprise avait dégagé un bénéfice net de 565 millions d'euros grâce à la hausse des prix sur le marché de l'acier, alimentée par les problèmes d'approvisionnement au moment du déclenchement de la guerre en Ukraine.

Après plusieurs mois d'augmentation, les prix de nombreuses matières premières industrielles, ont commencé à baisser fin 2022.

Thyssenkrupp impute également sa perte à la "hausse des taux d'intérêt" liée au durcissement monétaire des banques centrales pour combattre l'inflation. Le groupe dit évoluer "dans un "environnement difficile, avec des prix de l'énergie toujours élevé ainsi qu'une forte inflation".

Son chiffre d'affaires baisse de 5% à 10,1 milliards d'euros.

Pour l'exercice décalé 2022/23, le groupe a confirmé ses prévisions, à savoir à savoir une "baisse" de son EBIT, à "un chiffre haut de plusieurs centaines de millions d'euros", contre 2,1 milliards d'euros l'an dernier.

Partenariats

Parmi les autres activités de Thyssenkrupp, les divisions marine et technologie automobile ont réalisé des bénéfices d'exploitation en forte hausse, sans parvenir à compenser les difficultés de la branche acier.

Le conglomérat, qui produit aussi bien des tôles d'acier que des sous-marins, cherche toujours à séparer sa division sidérurgie du reste de son portefeuille d'activités.

Cela lui permettrait d'envisager des partenariats, "qui garantiraient l'accès de l'industrie sidérurgique à des coûts énergétiques compétitifs", explique le rapport financier qui indique que le groupe a entamé des discussions "prometteuses" avec d'éventuels partenaires.

Le groupe a échoué ces dernières années à trouver un repreneur pour cette division, son coeur de métier, alors que des investissements massifs sont nécessaires pour engager la décarbonation de la production d'acier.

Selon le quotidien allemand Handelsblatt, le groupe Emirates Steel Arkan installé à Abu Dhabi pourrait faire une offre dans les prochains mois.

Après avoir traversé de fortes turbulences financières, Thyssenkrupp est engagé dans un important plan de réduction des coûts et de réorganisation de ses activités.

Le conglomérat allemand se transforme en super-structure rassemblant des sociétés de plus en plus indépendantes.

"La structure décentralisée sous forme de groupe d'entreprises porte ses fruits", a commenté dans le communiqué la PDG du groupe, Martina Merz, qui a mené ses changements depuis 2019. Elle a annoncé le mois dernier sa démission surprise et devrait quitter le groupe en juin.

afp/buc