Zurich (awp) - Swatch Group estime être sur la bonne voie pour réaliser un nouveau chiffre d'affaires record cette année, en monnaies locales du moins. Car si l'objectif de 9 milliards de francs suisses de chiffre d'affaires sera atteint dépend de l'évolution du franc, a affirmé le patron du géant biennois Nick Hayek, dans une interview au SonntagsBlick.

Selon M. Hayek, en monnaies locales, Swatch réalisera un chiffre d'affaires record, se basant sur la progression des ventes en monnaies locales au 1er semestre: en francs suisses, les ventes ont augmenté d'un bon 11% à 4,02 milliards de francs suisses; en monnaies locales, la progression a été de 18%.

Au mois d'août, l'influence des devises a été d'environ 70 millions de francs suisses, pour un chiffre d'affaires de 700 millions, a précisé M. Hayek. La situation négative des devises n'enlève cependant rien à "l'énorme potentiel que nous avons dans le monde avec nos marques".

Le patron de Swatch a aussi relevé que le groupe s'en sort bien en comparaison de branche. L'industrie horlogère suisse a augmenté ses exportations de 10% jusqu'à fin juillet, Swatch Group de 19%, a-t-il précisé.

On ne s'est pas endormi dans le segment du luxe

M. Hayek a aussi rejeté le reproche selon lequel Swatch aurait dormi dans sa concentration sur le segment du luxe. Au contraire, a-t-il ajouté: ce sont les autres fabricants qui ont dormi, car, à part le luxe, il y a aussi d'autres segments.

Le patron du biennois a notamment mis en avant le "succès phénoménal" de la "Moonswatch" et de "Scuba Fifty Fathoms". Dans les années 70 déjà, l'industrie horlogère avait commis l'erreur de se concentrer uniquement sur le segment du haut de gamme et avait essuyé une grosse crise.

A l'époque, Swatch avait permis le retournement de l'industrie. Quelques rares marques de luxe, aussi grosses soient-elles, ne constituent pas l'industrie horlogère suisse, a souligné M. Hayek qui a conclu en affirmant que "nous ne devrions pas fabriquer des produits pour une élite, mais pour tous".

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