Zurich (awp) - Jean-Claude Biver, responsable du pôle horloger du groupe de luxe français LVMH, est optimiste pour l'évolution de la branche horlogère suisse. "Le secteur devrait avoir franchi le creux de la vague", a-t-il déclaré au quotidien "NZZ" de vendredi. "Je suis confiant, étant donné que la situation pour nos activités s'est améliorée en Chine et en Amérique".

Les élections américaines sont passées et le Brexit n'a pas été négatif à ce jour pour la consommation. "Tout ceci est positif pour l'ambiance et devrait stimuler la consommation", selon M. Biver. Il ajoute que la chute des exportations horlogères au cours des deux dernières années ne doit pas être seulement mise sur le compte d'un contexte d'incertitudes, mais est aussi due à des erreurs des fabricants de montres.

De la marchandise a par exemple été vendue à des bijoutiers et des distributeurs sans contrôler si elle était effectivement vendue aux clients finaux. Il en a résulté des engorgements et des stocks pleins chez les négociants. Un autre problème est selon M. Biver le renforcement du franc suisse, qui a rendu les montres suisses vendues à l'étranger toujours plus chères.

Le responsable attire l'attention sur TAG Heuer, qui marche particulièrement bien en ce moment. La marque détenue par LVMH a réalisé le chiffre d'affaires le plus élevé depuis sa création en 1860, a-t-il déclaré, se gardant toutefois d'articuler des chiffres concrets. Le lancement de la smartwatch de TAG Heuer l'année passée a été un véritable succès: 56'000 exemplaires au lieu des 20'000 initialement visés ont été vendus, explique le patron. "Cette année, nous prévoyons de vendre 150'000 pièces".

La TAG Heuer Connected a déjà été rentable l'année passée. "A partir de 100'000 exemplaires, nous pourrons dégager des marges relativement confortables, semblables à celles des montres traditionnelles". Ce printemps, une chaîne de montage sera ouverte à La Chaux-de-Fonds, où les microprocesseurs destinés aux smartwatches seront assemblés. TAG Heuer a obtenu la certification de son partenaire technologique Intel, un nouveau pas en direction du label "Swiss made", conclut M. Biver.

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