Tokyo (awp/afp) - L'opérateur japonais de télécommunications SoftBank Group a annoncé mardi soir la démission de son numéro deux, le transfuge de Google, Nikesh Arora, qui était pressenti pour succéder au fondateur Masayoshi Son à la tête du groupe.

Cette annonce, due selon SoftBank à un différend sur le calendrier de succession, constitue une surprise alors même que SoftBank vient d'assurer que des soupçons de conflit d'intérêt et autres allégations d'actionnaires envers M. Arora étaient "infondées" selon les conclusions d'un comité spécial d'examen de ces accusations.

"L'intention de M. Son était de continuer à présider aux destinées du groupe sur divers aspects, mais M. Arora souhaitait en prendre la tête dans un délai de quelques années seulement. Cet mésentente sur l'échéancier a conduit à la démission de M. Arora", a expliqué SoftBank dans un communiqué.

"Masa (Masayoshi Son) voulait rester le patron plus longtemps", a écrit sur Twitter M. Arora, confirmant cette divergence de vue.

La démission de M. Arora sera effective à l'issue de l'assemblée générale des actionnaires de SoftBank Group qui aura lieu mercredi matin (heure du Japon).

Le patron, Masayoshi Son, devrait donner des détails sur ce départ inattendu alors même que jusqu'à très récemment il ne tarissait pas d'éloge sur son "héritier" à qui il a vite confié des pans importants de la stratégie de l'entreprise.

Toutefois, dans un communiqué diffusé lundi soir lavant M. Arora de tout soupçon quant à "sa conduite au sein de groupe", aucun mot de soutien de M. Son n'était écrit, un fait inhabituel.

Depuis plusieurs mois, des actionnaires ont envoyé des courriers à SoftBank, par le biais d'un cabinet d'avocat, signalant de possibles conflits d'intérêt, en raison du rôle parallèle de M. Arora en tant que conseiller spécial de la firme d'investissements dans les technologies Silver Lake Partners (ce depuis 2007 selon le site internet de cette société).

L'agence Bloomberg a indiqué il y a plusieurs semaines que, selon ces lettres, M. Arora était aussi soupçonné d'être impliqué dans des décisions d'affaires douteuses voire répréhensibles.

Fin avril, M. Son avait pris sa défense dans un communiqué disant: "j'ai totale confiance en Nikesh et je suis à 100% sûr qu'il va continuer de faire de bonnes choses pour SoftBank dans le futur".

Repéré chez Google où il a travaillé dix ans en gravissant un à un les échelons, M. Arora avait rejoint SoftBank en 2014 et a été promu numéro deux un an plus tard, avec une place de choix au conseil d'administration et entre autres la direction d'opérations aux Etats-Unis.

afp/al