Deuxième plus forte progression de l'indice CAC 40, Société Générale gagne 3,92% à 26,80 euros, légèrement devancée par Crédit Agricole : + 3,97% à 15,19 euros. Les deux banques françaises ont dévoilé ce matin des résultats meilleurs que prévu au premier trimestre, bénéficiant de la bonne performance de la banque de financement et d'investissement. Ces métiers avaient déjà été le point fort des résultats des banques américaines. Société Générale a aussi dévoilé une bonne nouveau au niveau du ratio de fonds propres durs, dont le renforcement est jugé essentiel par les analystes.

Au premier trimestre, Société Générale a enregistré un résultat net en baisse de 21,7% à 680 millions d'euros et un produit net bancaire (PNB), l'équivalent du chiffre d'affaires, en repli de 0,4% à 6,65 milliards d'euros. Il s'est inscrit en recul de 4,8% à périmètre et change constants. Le consensus s'élevait à 463 millions pour le résultat et à 6,46 milliards pour les revenus. Dans le même temps, les frais de gestion ont reculé de 1,5% (-6,3% en comparable) à 4,98 milliards.

La banque de financement et d'investissement se distingue

UBS souligne que la banque de la Défense a dévoilé des revenus supérieurs de 4% aux attentes et des coûts plus faibles de 1%, lui permettant afficher un profit avant provisions supérieur de 21% au consensus.

Le coût du risque est également ressorti sous les attentes, même s'il a progressé en un an de - 182 millions d'euros à - 400 millions d'euros.

Les analystes attribuent la surperformance de Société Générale à sa division Banque de Grande Clientèle et Solutions Investisseurs. Si ses revenus ont reculé de 5,1% à 2,6 milliards en raison d'un effet de base défavorable, son résultat net, part du groupe, a bondi de 26,4% à 690 millions d'euros.

Au sein de cette division, le courtage actions - une franchise historique de la banque - s'est distingué. Ses revenus ont augmenté de 3% à 870 millions d'euros, dépassant nettement le consensus de 812 millions d'euros. Société Générale a mis en avant une " forte dynamique commerciale dans les instruments dérivés ".

S'agissant des autres activités, UBS juge décevants les revenus et le bénéfice ajusté avant provisions de la banque de détail en France et de l'assurance. Les revenus de la division Banque de détail en France, Banque Privée et Assurances ont reculé de 3,5% 2 milliards.

" La marge nette d'intérêt a continué d'être affectée au premier trimestre par l'impact des couvertures à court terme (environ -0,3 milliard d'euros) et par le transfert d'une partie des dépôts à vue vers de l'épargne financière et des dépôts rémunérés dont la proportion continue de croître ", a précisé la banque. Elle a baissé de 2,9% à 822 millions d'euros.

La banque de détail en France et la banque privée ont essuyé une perte de 65 millions d'euros ce trimestre, selon la présentation de Société Générale. Le consensus s'élevait à -6 millions d'euros. Jefferies souligne la hausse plus forte que prévu du coût du risque de la division à 272 millions d'euros, " un sujet " qui selon lui " suscitera des questions de la part de investisseurs ".

Ratio de solvabilité meilleur que prévu


Le ratio de fonds propres durs (CET) a augmenté de 10 points de base ce trimestre à 13,2%, ressortant 20 points de base au-dessus des attentes des analystes.

UBS considère que le renforcement de ce ratio - ce qui permettrait de proposer des rachats d'actions aux effets puissants étant donné une valorisation de 0,4 fois la valeur comptable - est le principal moteur d'une expansion des multiples de valorisation de l'action.

Cette année, la banque toujours vise une croissance des revenus supérieure ou égale à 5%, un coefficient d'exploitation inférieur à 71%, un coût net du risque compris en 25 et 30 points de base, une rentabilité (ROTE) supérieure à 6% et un ratio de CET1 à environ 13%.