Paris (awp/afp) - La néobanque britannique Revolut a pour projet d'investir 100 millions d'euros (environ autant en francs suisses) en France sur deux ans, en 2024 et 2025, et souhaite y commercialiser l'an prochain des crédits immobiliers et des Livrets A, a annoncé lundi l'un de ses dirigeants à l'AFP.

"On a un bon produit, on a une bonne dynamique (...) Notre objectif c'est vraiment de miser fort sur la France", a déclaré son directeur chargé de la croissance, Antoine Le Nel, en marge de la 7e édition du sommet Choose France, présidé par Emmanuel Macron au château de Versailles.

Avec trois millions de clients, la France est aujourd'hui le deuxième marché pour Revolut, derrière le Royaume-Uni. La fintech britannique gagne environ 100.000 clients par mois dans l'Hexagone.

Pour poursuivre ce développement, elle a prévu un montant d'environ 100 millions d'euros, couvrant les embauches de plusieurs dizaines de collaborateurs, des investissements en publicité mais aussi l'élargissement de sa gamme de produits.

Revolut travaille en effet sur le lancement l'an prochain auprès de ses clients du produit d'épargne préféré des Français, le Livret A, mais aussi d'un crédit immobilier entièrement en ligne et automatisé, aujourd'hui en test en Irlande et en Lituanie.

"On a envie de se rapprocher de la France", a souligné M. Le Nel. De là à projeter à Paris une future introduction en Bourse? Le directeur de la croissance à l'échelle mondiale ne préfère pas commenter.

Le régulateur de son pays d'origine, au Royaume-Uni, ne lui a toujours pas dispensé de licence bancaire. Revolut a des activités en Europe grâce à ce précieux sésame obtenu en Lituanie et des succursales dans ses principaux pays, comme en France, qui lui permettent de délivrer des comptes avec des Iban locaux.

Il a vu son chiffre d'affaires dépasser le milliard d'euros sur un an en 2022 (+45%) et s'est maintenu au-dessus du seuil de rentabilité (7 millions d'euros de bénéfice net).

La société a cependant tardé à publier ses chiffres. Le bénéfice net de l'an dernier, pas encore publié, devrait être supérieur à 300 millions d'euros, et celui de 2024 "encore plus important", selon M. Le Nel.

Le marché de la banque en ligne est très disputé en France, avec de nombreuses filiales de banques traditionnelles comme Boursorama (Société Générale) ou Fortuneo (Arkéa).

afp/al