La banque française Société Générale a accepté de vendre sa participation dans Rosbank et les filiales d'assurance du prêteur russe à Interros Capital, une société liée au milliardaire Vladimir Potanin, ancien vice-président du gouvernement russe dans les années 90. La décision annoncée répond à la pression croissante exercée sur la Société Générale pour qu'elle coupe ses liens avec la Russie après son invasion de l'Ukraine et met fin à son investissement de plus de 15 ans dans Rosbank.

"Avec cet accord (...) le groupe se retirerait de manière efficace et ordonnée de la Russie, en assurant la continuité pour ses employés et ses clients", a déclaré la banque française lundi.

L'accord, en attente de l'approbation des autorités réglementaires, entraînerait une dépréciation d'environ 2 milliards d'euros et un élément exceptionnel hors trésorerie sans impact sur le ratio de capital de la Société Générale, a-t-elle précisé. Rosbank reviendra à l'empire de Potanin, qui est le principal actionnaire de Norilsk Nickel, le plus grand producteur mondial de palladium et de nickel raffiné.

Société Générale a acquis une première participation dans Rosbank en 2006, avec une option d'achat d'une participation majoritaire en 2008. La banque russe a été entièrement fusionnée avec les autres opérations russes de la Société Générale en 2010.

L'opération de cession de la Rosbank réduira le ratio de capital CET 1 de Société Générale d'environ 20 points de base, a déclaré la banque, ajoutant que le ratio resterait "confortablement supérieur" aux prévisions de la société.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a déclenché un barrage de sanctions financières de la part des États-Unis, de l'Europe et de la Grande-Bretagne, incitant les entreprises occidentales à vendre leurs actifs russes. Société Générale, la troisième plus grande banque française, a déjà signalé le risque d'une dépréciation de sa participation dans Rosbank.