le Texas

SAN FRANCISCO (awp/afp) - Le géant de l'informatique Salesforce a offert son aide à ses employés qui souhaiteraient quitter le Texas à cause de la nouvelle loi anti-avortement dans cet Etat conservateur, qui suscite beaucoup d'indignation aux Etats-Unis et même une plainte du gouvernement de Joe Biden.

"Ohana (+famille+, en hawaïen, ndlr), si vous voulez déménager nous vous aiderons à quitter le Texas. Vous avez le choix", a tweeté Marc Benioff, le patron du groupe, avec un lien vers un article de CNBC qui a révélé l'information vendredi.

"Si vous avez des inquiétudes concernant l'accès aux soins médicaux en matière de reproduction dans votre Etat, Salesforce vous aidera à déménager avec votre famille immédiate", a indiqué le groupe de San Francisco (Californie) dans un message interne, publié par la chaîne américaine.

Le Texas vient d'adopter une législation extrêmement restrictive sur l'interruption volontaire de grossesse. Elle interdit désormais d'avorter une fois que les battements de coeur de l'embryon sont détectés, soit à environ six semaines de grossesse, quand la plupart des femmes ignorent même être enceintes. La seule exception est l'urgence médicale.

Le gouvernement fédéral a porté plainte contre cet Etat pour obtenir le gel de la loi.

"Ce sont des questions incroyablement personnelles, qui affectent directement nombre d'entre nous - surtout les femmes", a noté Salesforce dans son message.

Le spécialiste des services informatiques dédiés à la relation client, qui n'a pas répondu à une sollicitation de l'AFP, n'a pas pris position officiellement, assurant "respecter les différents points de vue".

D'autres entreprises du secteur des technologies ont pris des mesures en réaction à cette loi.

Bumble et Match group (Tinder, OkCupid..), géants des rencontres en ligne dont les sièges se trouvent au Texas, vont créer des fonds de soutien aux femmes.

Uber et Lyft, les deux leaders américains des réservations de voitures avec chauffeur, ont annoncé qu'ils couvriraient les frais légaux des conducteurs, en cas de dénonciation contre eux.

La nouvelle loi incite en effet à la dénonciation des avortements illégaux et de toutes les personnes impliquées, y compris une personne qui conduirait une femme dans une clinique pour interrompre sa grossesse.

Le fournisseur de services en lignes GoDaddy a refusé d'héberger le site prolifewhistleblower.com, mis en place par le groupe texan anti-avortement Right to Life ("droit à la vie") pour récolter des "tuyaux" ou des dénonciations.

juj/led