Paris (awp/afp) - L'activité du secteur privé en France s'est contractée encore en janvier, signant son plus fort recul depuis septembre, ont indiqué mercredi le cabinet S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB), qui notent toutefois "une lueur d'espoir" du côté des services.

L'indice PMI Flash s'est établi à 44,2 contre 44,8 en décembre, un plus bas de quatre mois, et pour le huitième mois consécutif sous la barre des 50. Un indice inférieur à ce seuil témoigne d'une contraction de l'activité.

L'indice s'est replié à 45,0 dans l'activité de services (45,7 en décembre), un plus bas de 4 mois, et à 40,5 pour la production manufacturière (40,7 en décembre), un plus bas de 44 mois.

L'enquête montre "une détérioration accrue de la conjoncture, la plus forte depuis septembre 2023", relèvent S&P Global et HCOB, et marquée par un neuvième repli mensuel consécutif de la demande, entraîné par "la baisse d'activité chez les clients, le manque de visibilité économique et la faiblesse générale de l'économie française".

Sur le front de l'emploi, les entreprises ont réduit leurs effectifs pour un troisième mois consécutif en janvier. Cette contraction "n'a toutefois été que marginale, et reflète exclusivement une diminution des effectifs dans le secteur manufacturier", observe l'étude.

L'enquête signale par ailleurs "un léger renforcement des tensions inflationnistes", que les entreprises interrogées attribuent à des tensions sur les salaires ainsi qu'au renchérissement de l'énergie et de certaines matières premières : "on ne peut guère espérer une baisse des taux d'intérêt de la BCE dans les prochains mois", estime Norman Liebke, économiste à la HCOB.

L'enquête observe néanmoins que si la confiance des entreprises privées françaises a de nouveau faibli en janvier, le degré d'optimisme a affiché son deuxième plus haut niveau depuis cinq mois.

M. Liebke entrevoit aussi "une lueur d'espoir" dans les services, où "le repli de la demande - sur les marchés intérieurs comme à l'étranger - a en effet ralenti au cours du mois tandis que la croissance de l'emploi s'est poursuivie".

"Si le contexte reste défavorable, ces deux tendances pourraient toutefois constituer les premiers signes d'une amélioration prochaine de la conjoncture dans le secteur" des services, poursuit-il.

Au total, l'économiste juge que l'enquête dresse "un tableau bien sombre de la conjoncture du secteur privé français".

Il observe que le modèle de prévision immédiate de HCOB "table sur une stagnation du PIB français au premier trimestre", mais avec "des risques baissiers bien présents".

afp/ck