Pékin (awp/afp) - L'activité manufacturière en Chine s'est essoufflée en décembre tout en se maintenant pour le deuxième mois consécutif grâce à une demande intérieure robuste, selon un indice indépendant publié mardi à rebours des chiffres officiels.

L'indice d'activité des directeurs d'achat (PMI), calculé par le cabinet S&P Global et le média économique chinois Caixin, s'est établi à 50,7 points en décembre, soit le même rythme qu'un mois plus tôt.

Un chiffre supérieur à 50 témoigne d'une expansion de l'activité. En deçà, il traduit une contraction.

Cet indice a été dans le rouge quatre mois en 2023.

Pour sa part, l'indicateur officiel publié par le Bureau national des statistiques (BNS) a montré samedi un nouveau recul de l'activité manufacturière, à 49 points contre 49,4 en novembre.

L'enquête Caixin-S&P Global sonde principalement des petites et moyennes entreprises, tandis que le baromètre officiel se concentre sur les grands groupes industriels étatiques, ce qui explique les écarts entre les deux PMI.

En décembre, les entreprises interrogées "ont fait part d'une forte augmentation de la production et des nouvelles commandes dans un contexte de demande robuste sur le marché intérieur", souligne Caixin.

En revanche, les commandes destinées à l'exportation se sont contractées et d'une manière générale les entreprises ont continué à réduire leurs effectifs, par manque de visibilité sur les prochains mois, précise l'étude.

La Chine a levé progressivement en décembre 2022 ses restrictions sanitaires contre le Covid-19 qui pénalisaient l'économie, permettant dans un premier temps à l'activité de rebondir.

Mais la reprise tant espérée s'est essoufflée. Elle bute désormais sur une confiance des ménages et des entreprises morose qui pénalise la consommation.

Une crise inédite dans l'immobilier, un chômage record des jeunes, et le ralentissement mondial grippent également les moteurs de la croissance chinoise.

Ces derniers mois, les autorités ont bien multiplié les mesures ciblées et émis des obligations souveraines pour stimuler les dépenses d'infrastructure et relancer l'activité économique.

Mais les résultats de cette politique sont pour le moment mitigés.

La Chine doit dévoiler à la mi-janvier une série d'indicateurs économiques pour l'année 2022 dont celui très attendu du produit intérieur brut (PIB).

Le pouvoir, qui avait manqué son objectif de croissance en 2021, vise cette fois une progression "d'environ 5%" du PIB, qui serait son rythme le plus modeste depuis des années.

afp/rp