Zurich (awp) - Le béhémoth pharmaceutique Roche revendique une efficacité significative de son CT-966 contre l'obésité, à l'occasion d'un pointage préliminaire sur un programme clinique précoce.

Les données pharmacocinétiques soutiennent en outre une administration orale quotidienne, quand les médicaments ciblant et activant les hormones intestinales GLP-1 (pour "glucagon-like peptide-1") déjà commercialisés par la concurrence s'administrent généralement par injections sous-cutanée à une cadence hebdomadaire.

Les quelques dizaines de patients enrôlés pour cette étude de phase I et traités avec ce médicament expérimental de la classe des GLP-1 ont affiché en moyenne une perte de poids de 7,3% sur quatre semaines, contre 1,2% pour le groupe sous placebo, se félicite Roche dans un communiqué mercredi.

Chez les patients ne souffrant pas de diabète de type 2, la perte de poids moyenne s'est établie à 6,1%.

Les principaux effets secondaires indésirables observés ont été des désagréments gastrointestinaux légers à modérés, comparables à ceux constatés avec d'autres médicaments de ce type.

La multinationale rhénane prévoit de livrer plus de précisions sur ce programme à l'occasion d'un prochain congrès médical.

Le CT-966, comme le CT-388, est tombé dans l'escarcelle de Roche en fin d'année dernière, avec le rachat de leur développeur californien Carmot Therapeutics, pour près de trois milliards de dollars (2,6 milliards de francs suisses).

Nonobstant le caractère encore précoce des données présentées, portant sur un nombre limité de patients, Marcel Brand accueille pour la Banque cantonale de Zurich des données "très prometteuses" au regard notamment des performances de la concurrence. L'orfoglipron acquis par l'indianien Eli Lilly à la filiale Chugai de Roche tend ainsi à engendrer une perte de poids de moins de 5% sur une durée comparable, une fois ajustée de l'effet placebo.

Roche semble aussi bien parti pour franchir l'écueil d'une administration orale sur une base quotidienne, sur lequel achoppait le new-yorkais Pfizer avec son danuglipron, note l'analyste de l'établissement zurichois.

A l'approche de 10h00 mercredi, le bon de jouissance Roche s'appréciait de 4,9% à 271,50 francs suisses, hissant presque à lui seul dans le vert un SMI en hausse de 0,30%.

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