FRANCFORT (dpa-AFX) - Les déclarations optimistes du patron de Rheinmetall sur le potentiel de cours des actions ainsi que le relèvement de la note des titres Hensoldt par le cabinet d'analyse Kepler Cheuvreux ont répandu lundi une bonne ambiance dans le secteur allemand de la défense.

Dans l'indice directeur allemand Dax, les actions de l'entreprise d'armement et du sous-traitant automobile Rheinmetall ont gagné 2,7 pour cent à 247,10 euros et ont ainsi de nouveau dépassé la moyenne mobile à 21 jours. Cette ligne signale aux investisseurs intéressés par la technique graphique la tendance à court terme.

En outre, les actions du constructeur de moteurs MTU ont progressé de 2,2 % à 230,10 euros et celles du constructeur d'avions Airbus de 1,4 % à 130,14 euros. Dans le MDax des moyennes valeurs, Hensoldt a progressé de 4,5 % à 29,08 euros.

Comme l'a déclaré le président du directoire de Rheinmetall, Armin Papperger, au Redaktionsnetzwerk Deutschland dans une interview de samedi, il estime qu'une valorisation de 17 milliards d'euros pour Rheinmetall est réaliste à moyen terme. Actuellement, l'entreprise est valorisée en bourse à un peu plus de 10,5 milliards d'euros. "Même si les chiffres de bénéfices opérationnels mentionnés par le patron sont dérivés des objectifs actuels pour l'exercice 2025, cela devrait tout de même être positif pour l'action", explique un trader.

L'analyste Aymeric Poulain de Kepler Cheuvreux est par ailleurs positif sur l'action du fabricant d'électronique de défense Hensoldt et recommande désormais l'achat avec un objectif de cours inchangé de 33 euros. L'action de croissance Hensoldt, estimée pour des raisons fondamentales, se situe désormais près de 25 pour cent en dessous de son plus haut record et a perdu la moitié des bénéfices de son précédent mouvement de hausse, a-t-il justifié son réexamen de l'opinion d'investissement.

Kepler Cheuvreux a indiqué que l'évaluation actuelle de Hensoldt n'avait pas changé fondamentalement. Les allusions faites dans un article de l'hebdomadaire "Spiegel" n'auraient en outre apporté aucune preuve de mauvaises pratiques de la part d'entreprises et de fournisseurs d'armement allemands et ne devraient pas ébranler le "tournant historique de l'Allemagne" en ce qui concerne les dépenses d'armement. "Pour l'année 2024, des dépenses de défense d'un montant d'environ 60 milliards d'euros sont prévues, soit 20 pour cent de plus qu'en 2021, et il y en aura encore beaucoup plus si l'Allemagne veut atteindre des dépenses militaires d'un montant de deux pour cent du produit intérieur brut, conformément à ses engagements envers l'OTAN".

Jürgen Molnar, stratège du marché des capitaux auprès de la maison de commerce RoboMarkets, a en outre rappelé, en accord avec la hausse du cours des actions, que ce jour marque le début du "plus grand exercice de l'armée de l'air de l'histoire de la République fédérale". Avec le manover "Air Defender 2023", l'OTAN s'entraîne à d'éventuels scénarios de guerre. L'entraînement porte sur tout ce que l'armée de l'air a à son répertoire, du déplacement de troupes aux exercices d'interception en passant par le ravitaillement en vol. "L'OTAN veut bien sûr donner un signal avant le scénario actuel en Ukraine."/ck/la/mis