Paris (awp/afp) - Renault a déçu jeudi les investisseurs, qui ont sanctionné son titre en Bourse, malgré une hausse de 7,6% de son chiffre d'affaires au troisième trimestre 2023 due principalement à la hausse de ses prix.

Le groupe au Losange a confirmé ses objectifs après avoir réalisé des ventes de 10,5 milliards d'euros, portées à presque 90% par son chiffre d'affaires Automobile (+5%), avec 511.000 véhicules écoulés (+6,1%) dans le monde.

C'est moins qu'anticipé par les investisseurs: le constructeur français Renault a vu son chiffre d'affaires augmenter de 7,6% au troisième trimestre 2023, principalement grâce à la hausse des prix de ses modèles, ce qui lui permet de confirmer ses objectifs mais ne lui évite pas de chuter en Bourse.

Le groupe au Losange a réalisé au troisième trimestre des ventes de 10,5 milliards d'euros, portées à presque 90% par son chiffre d'affaires Automobile (+5%), avec 511.000 véhicules écoulés (+6,1%) dans le monde.

"Nous sommes entrés dans le dernier trimestre de l'année avec confiance", a affirmé le directeur financier Thierry Piéton, cité dans le communiqué.

Mais les investisseurs ne le voient pas de cet oeil et le titre a été sanctionné en Bourse, reculant de 6,79% à 33,62 euros vers 15H00. Le chiffre d'affaires est en effet moins élevé que prévu par les analystes sondés par Bloomberg, qui tablaient sur 10,77 milliards d'euros.

Selon une note de Stifel, les investisseurs ont surtout été surpris par "des volumes étonnamment négatifs", ce qui "expliquerait l'écart par rapport aux hypothèses du consensus".

La croissance de 5% du chiffre d'affaires s'explique en partie par un effet volume à la baisse (-1,6 point), en raison de l'"augmentation du déstockage du réseau de concessionnaires indépendants", compensé par un "effet prix toujours solide" (7,5 points), explique Renault, ce qui reflète la stratégie du groupe de mettre l'accent sur des ventes moins nombreuses mais à des prix plus hauts. Ce qui ne suffit pas aux yeux des investisseurs.

"Cet effet prix a commencé à s'atténuer, principalement en raison de comparaisons élevées et d'une moindre pression exercée par les matières premières", a concédé M. Piéton lors d'une conférence devant les investisseurs. "Néanmoins, il restera un puissant moteur de croissance du chiffre d'affaires au cours du dernier trimestre et au-delà".

Objectifs confirmés ___

La marque Renault a vu ses ventes augmenter de 11,0%, et Dacia de 2,4%. Sur les neuf premiers mois de l'année, les ventes de Dacia, marque bon marché, ont bondi de 16,7%. La Dacia Spring - véhicule 100% électrique le moins cher pour l'instant du marché européen - s'est vendue à 43.000 exemplaires depuis début janvier, selon M. Piéton.

Côté électrification, la marque Renault n'est pas en reste: elle a enregistré une augmentation de 22% de ses ventes de véhicules électrifiés (dont hybrides et hybrides rechargeables), qui représentent désormais 43% des ventes de véhicules particuliers pour la marque en Europe. Le constructeur espère encore "accélérer cette dynamique" avec les lancements de la Scenic E-tech et de la Renault 5.

Sur neuf mois, le groupe confirme son redressement, un an après son départ précipité de Russie: il a réalisé un chiffre d'affaires de 37,4 milliards d'euros, soit 21,1% de plus en un an.

Fort de ces résultats, Renault, qui revendique 105.812 collaborateurs dans 35 pays, confirme ses objectifs financiers pour 2023, qu'il avait précédemment relevés en juin: il vise un flux de trésorerie disponible (free cash-flow) supérieur ou égal à 2,5 milliards d'euros et une marge opérationnelle entre 7 et 8%.

Renault prévoit d'atteindre plutôt la fourchette haute de ces prévisions, le groupe anticipant "une marge opérationnelle au second semestre supérieure à celle du premier semestre, qui s'élevait à 7,6%". Un résultat plus faible que celui de ses concurrents, mais un record pour le Losange qui s'approche de la moyenne du secteur automobile (8,4% en 2022), après quelques années difficiles.

En 2022, le constructeur avait fini dans le rouge, avec une perte nette de 338 millions d'euros, notamment causée par sa cession du fabricant russe des Lada, Avtovaz, décidée après le déclenchement de la guerre en Ukraine.

La publication des résultats a été l'occasion pour Renault de rappeler que, après la signature cet été des accords définitifs régissant son alliance avec Nissan et Mitsubishi Motors, "la finalisation de la transaction est attendue d'ici la fin de l'année".

Fin septembre, le groupe avait annoncé dans un communiqué que "l'organisation des achats de l'Alliance évoluera vers des organisations distinctes", un changement drastique par rapport à son ancienne version, où la centrale d'achat commune occupait une place fondamentale.

afp/rp