La cession par le constructeur automobile français de sa part de 21,8% du capital de Volvo (au 31 décembre 2009, selon le site internet de Volvo) fait l'objet régulièrement de rumeurs.

"La vente des actions Volvo n'est pas à l'ordre du jour", a déclaré une porte-parole du groupe. Avec également 21,3% des droits de vote, Renault est le principal actionnaire de Volvo.

Vers 11h50, le constructeur au losange prend 2,6% à 34,73 euros à la Bourse de Paris, surperformant l'indice DJ Stoxx des valeurs automobiles européennes. A la même heure, le titre Volvo se hisse de 0,16% à 63,25 couronnes suédoises à la Bourse de Stockholm.

"Tout le monde est convaincu que Renault a trop de dette, d'autant que le marché automobile va être difficile en 2010", commente Gaëtan Toulemonde, analyste chez Deutsche Bank.

UNE QUESTION DE CALENDRIER ?

Les professionnels précisent que le titre Renault profite également d'un rebond généralisé des valeurs cycliques, avec l'ensemble du marché. Renault avait abandonné 3,2% mercredi.

L'un d'entre eux rappelle que le constructeur avait souffert davantage que le reste de son secteur, les investisseurs, notamment anglo-saxons, n'ayant pas vu d'un bon oeil les velléités interventionnistes de l'Etat français dans le dossier de la Clio 4.

Le rebond du partenaire Nissan à Tokyo, qui a repris 2,81% jeudi après avoir reculé de 13,5% depuis le 12 janvier, apporte aussi un soutien à Renault, disent-ils.

"La décision de sortir est prise, il reste maintenant à décider quand", résume un banquier. "Durant 2009, quand les marchés actions continuaient de monter, il était difficile de motiver une vente. Je ne serais pas surpris de les voir sortir de Volvo prochainement."

Selon lui, Renault pourrait ne pas céder sa participation en une fois.

Un autre banquier souligne notamment que Industrivarden, qui détient 3,3% de Volvo, pourrait être particulièrement intéressé par les actions A que détient Renault, une participation valorisée environ 875 millions d'euros.

Les analystes rappellent que dans le contexte actuel de faiblesse du marché des véhicules, Volvo a besoin de renforcer son bilan et estiment que Renault ne serait pas en position de participer à une augmentation de capital du groupe suédois.

"On peut penser qu'il ne serait pas très raisonnable pour Renault de maintenir son niveau de participation dans une entreprise dont ils ont dit eux-mêmes qu'il ne s'agissait pas d'un investissement stratégique", résume Carl Holmquist, analyste à la Danske Bank.

Le remaniement récent à la tête de Volvo pourrait aussi avoir changé la donne.

Le président du conseil d'administration du deuxième constructeur mondial de poids-lourds, Finn Johnsson, a démissionné contre toute attente le 15 janvier à moins d'un mois de l'assemblée générale du groupe. Il a été remplacé - pour l'heure à titre intérimaire - par Louis Schweitzer, ancien PDG de Renault entre 1992 et 2000.

Gilles Guillaume et Juliette Rouillon, avec Victoria Klesty et Sven Nordenstam, édité par Jean-Michel Bélot