"La prime à la casse en France permet d'amortir cette crise, la rend plus facile à passer pour des groupes comme Renault", a-t-il dit à l'occasion d'une visite dans une concession du constructeur français à Argenteuil (Val d'Oise) avec le ministre de la Relance Patrick Devedjian et le secrétaire d'Etat à l'Industrie Luc Chatel.

Cette prime de 1.000 euros instaurée début décembre vaut pour tout véhicule de plus de dix ans remplacé par un véhicule neuf émettant moins de 165 grammes de CO2/km. Renault l'a étendue aux véhicules âgés de plus de huit ans pour la mise à la casse et aux voitures d'occasions récentes à l'achat.

"On ne brade pas", a-t-il fait valoir. "Par contre cette prime à la casse était bienvenue parce que c'est aussi le moyen de faire tourner des usines dans des marchés qui sont en train de s'effondrer."

Selon le dirigeant de Renault, elle a permis au groupe d'enregistrer 40% de commandes de plus qu'attendu en décembre, un mois qui a vu les immatriculations de véhicules neufs chuter de 15,8% par rapport à novembre.

Au total, l'impact de cette prime à la casse "devrait être sur le marché français de 5% à 10% sur l'année 2009, ce qui représente 100.000 à 200.000 véhicules", a-t-il estimé.

Il a également expliqué que Renault avait atteint ses objectifs de réduction des stocks malgré la crise et avait prévu de continuer à les réduire en 2009.

"On est arrivés fin 2008 à un niveau de stocks équivalent à ce que nous avions fin 2007, ce qui dans la situation sévère dans laquelle nous sommes est une réussite", a observé Patrick Pelata.

Interrogé sur les perspectives de son groupe en 2009, il a prévenu qu'il y aurait des fermetures de sites ou des suspensions de la production parce que "les marchés dans l'ensemble de l'Europe devraient baisser de l'ordre de 25%".

Renault, PSA et l'équipementier Faurecia prévoient de supprimer plusieurs milliers d'emplois en France. Patrick Pelata a néanmoins répété que Renault n'entendait pas fermer d'usine en France "à horizon visible".

Il a par ailleurs salué l'extension par le gouvernement du chômage partiel à 1.000 heures du temps de travail indemnisable.

"Les conditions de flexibilité qui existaient étaient réduites et les mesures qui ont été passées nous en donnent un peu plus. Il y en aura besoin pendant la crise, c'est clair", a-t-il dit.

Renault "devrait être capable de continuer à faire du crédit", a enfin assuré son directeur général, grâce à la garantie apportée par l'Etat et à un "léger resserrement" des conditions d'octroi.

Grégory Blachier, édité par Jacques Poznanski