L'annonce intervient après la publication d'un article du Canard Enchaîné qui écrit qu'un salarié de Geos a travaillé avec d'autres personnes qui disent avoir piraté des comptes bancaires et a présenté le résultat de son travail à la direction de Renault par téléphone, sans produire la moindre preuve ou le moindre "justificatif présentable".

"Un salarié de Geos International a fait l'objet, au début de l'été 2010, d'une demande de la part de membres du groupe Renault pour effectuer une étude de solvabilité concernant une entreprise", déclare le président du directoire de Geos, Jean Heinrich, dans un communiqué adressé par mail à l'agence Reuters.

"Ce salarié a pris l'initiative, à titre personnel et sans en référer à sa hiérarchie, de servir d'intermédiaire entre ses contacts chez Renault et un tiers investigateur", ajoute-t-il.

"Le salarié ayant reconnu les faits, s'est engagé à présenter sa démission à compter de ce jour. Le Groupe Geos, considérant avoir subi un préjudice, se réserve le droit d'exercer toute action en justice contre les acteurs de cette opération", ajoute-t-il.

LETTRE ANONYMES

Personne n'a pu être joint dans l'immédiat chez Geos pour donner des détails sur cette affaire et une porte-parole de Renault n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat sur les éléments apportés par la société de renseignement.

Selon Le Canard enchaîné, Renault, alerté par des lettres anonymes à l'été 2010, a fait mener une enquête par un correspondant à Alger de Geos, pour 100.000 euros.

Renault a licencié ensuite les trois cadres soupçonnés d'avoir transmis à l'extérieur des informations sur les véhicules électriques et porté plainte auprès du parquet de Paris, qui a ouvert une enquête préliminaire officielle confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

Les médias s'étant fait l'écho d'une piste chinoise, la France refuse de son côté de faire un lien avec Pékin, qui a officiellement démenti toute implication dans ce dossier touchant une technologie jugée stratégique par les deux pays.

Le président de Geos, le général Jean Heinrich a fait sa carrière dans les opérations spéciales et le renseignement.

Il a dirigé le Service Action puis la Direction des Opérations de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Il a fondé, puis dirigé la Direction du Renseignement Militaire (DRM). Il a également occupé les fonctions de conseiller auprès de trois ministres de la Défense, lit-on sur le site de Geos.

Nicolas Delame et Thierry Levêque, édité par Jean-Michel Bélot