Patrick Pélata "a souhaité rencontrer le Premier ministre pour faire le point sur ce dossier", a déclaré mardi le service de presse de Renault.

Selon Europe 1, ce haut dirigeant du groupe Renault a été "convoqué" par le Premier ministre François Fillon, en présence du ministre de l'Industrie, Eric Besson, pour s'expliquer sur cette affaire. Il a dû pour ce faire annuler ses rendez-vous prévus lundi au salon automobile de Genève, dit la radio.

Le constructeur automobile a déposé le 13 janvier une plainte contre X pour espionnage industriel en bande organisée dont aurait bénéficié une société privée étrangère s'intéressant à sa filière de véhicules électriques.

Renault a parallèlement licencié trois cadres soupçonnés d'espionnage. Ces derniers clament leur innocence. Leurs avocats affirment que le dossier est vide et dénoncent des licenciements à la légère.

Le Canard enchaîné a révélé fin février que les enquêteurs avaient établi que l'un des trois cadres licenciés ne disposait pas de compte en Suisse.

Cet argument ayant été avancé par le constructeur automobile, début janvier, pour justifier les procédures de licenciement, l'affaire a pris une tournure embarrassante pour Renault.

Le parquet de Paris a toutefois indiqué qu'il n'avait pas encore reçu la réponse officielle des autorités helvétiques sur l'existence ou non de comptes en Suisse au nom d'un ou plusieurs cadres soupçonnés.

Le résultat de la demande d'entraide française est attendue la semaine prochaine, dit-on de source judiciaire.

De son côté, la Direction centrale du renseignement intérieur, chargée de l'enquête, orienterait ses investigations vers une règlement de compte en interne, selon Le Parisien.

Les enquêteurs chercheraient à savoir si le "corbeau" auteur de la lettre anonyme qui incriminait les trois cadres ne serait pas un salarié de l'entreprise cherchant à nuire à l'un des cadres licenciés, Michel Balthazard.

Gérard Bon, édité par Patrick Vignal