* Renault table sur -8% pour le marché en 2012

* Immatriculations -17,8% en décembre, -2,1% en 2011

* PSA et Renault perdent du terrain en fin d'année

* Le premier trimestre 2012 s'annonce "difficile"-CCFA (Actualisé avec les déclarations d'Eric Besson, cours de Bourse)

PARIS, 2 janvier (Reuters) - Le marché automobile français s'apprête à connaître un début d'année 2012 difficile, le recul des immatriculations de voitures neuves en France et des commandes s'étant accéléré à la fin 2011, a annoncé lundi le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).

Les constructeurs français, qui ont accusé l'an dernier le contre-coup de la disparition des effets retardés de la prime à la casse, pesant notamment sur les ventes de petites voitures, abordent 2012 sans coup de pouce, dans un contexte de rigueur budgétaire de l'Etat.

"On sent bien qu'on aura un premier trimestre qui va être difficile", a déclaré à Reuters François Roudier, porte-parole du CCFA. "Les baisses de commandes sur le mois de décembre vont se répercuter sur les immatriculations de ce premier trimestre."

Renault estime la baisse des commandes pour le marché français à environ 55% pour le mois de décembre, et s'attend à ce que cela se traduise par une baisse de 17% pour le secteur au premier trimestre, a déclaré à Reuters le directeur commercial France du groupe, Bernard Cambier.

La tendance défavorable devrait s'atténuer au deuxième trimestre, a ajouté le dirigeant, qui table pour l'ensemble de 2011 sur une baisse du marché de l'ordre de 8%.

Dans un marché qui a reculé de 17,8% en données brutes en décembre 2011, les constructeurs français PSA Peugeot Citroën et Renault ont perdu du terrain, accusant des baisses de 29% et 28% respectivement. (voir )

Tandis que la fin de la prime à la casse s'est ressentie dans tout le secteur dans les ventes de petites voitures, les groupes français ont également été pénalisés dans l'attente de renouveler certains modèles d'ici quelques mois, dont la Peugeot 207 et la Renault Clio.

Pour 2012, le marché pourrait être soutenu par d'importants rabais des constructeurs, mais face à la faible rentabilité du secteur, surtout sur le segment des petites voitures, la marge de manoeuvre est de plus en plus limitée.

Interrogé sur la politique commerciale du groupe Renault pour 2012, Bernard Cambier a répondu : "On peut s'attendre à une agressivité de l'ordre de celle de l'année dernière".

Selon le ministre de l'Industrie, Eric Besson, "le gouvernement reste mobilisé aux côtés de l'industrie automobile et de ses salariés face à une conjoncture temporairement difficile".

"En préparant avec les professionnels un 'pacte automobile de seconde génération' prenant appui sur les soutiens publics déjà existants, nous nous donnons les moyens de préserver et développer, au-delà de la conjoncture actuelle, une industrie automobile forte et compétitive dans notre pays", ajoute-t-il dans un communiqué.

En Bourse, PSA et, dans une moindre mesure, Renault ont sous-performé en 2011 l'indice boursier européen de l'automobile, le premier ayant vu sa capitalisation boursière fondre de 57% et le second de 38%, à comparer avec 24% pour l'indice. (voir )

L'action PSA a terminé en hausse de 4,17% à 12,6150 euros lundi à la Bourse de Paris, l'action Renault gagnant 2,97% à 27,5950 euros. (Marie Mawad et Laurence Frost, avec Gilles Guillaume et Jean-Baptiste Vey, édité par Pascale Denis)

Valeurs citées dans l'article : RENAULT, PEUGEOT