(Actualisé avec délégué CGT)

PARIS, 10 juin (Reuters) - L'avenir de l'équipementier automobile GM&S fera l'objet d'une cellule de crise à l'Elysée et d'une rencontre avec les constructeurs automobiles au ministère de l'Economie, a-t-on appris samedi au sein de la société en difficulté.

Le président Emmanuel Macron a rencontré vendredi soir à Bellac, en Haute-Vienne, une délégation syndicale de GM&S, basée à La Souterraine (Creuse).

La site menacé, où travaillent 277 salariés, n'a pas fait l'objet d'offre ferme de reprise malgré des approches, dont celle de l'industriel automobile GMD.

Le comité d'entreprise a demandé à la justice de repousser la date d'audience pour analyser les offres de reprise du 23 au 30 juin.

"L'Elysée va créer une cellule de crise et des rencontres sont programmées la semaine prochaine entre GM&S et les constructeurs automobiles", a déclaré à Reuters Jean-Louis Borie, avocat du comité d'entreprise de GM&S.

Le ministère de l'Economie, qui est déjà intervenu dans ce dossier ces dernières semaines, a confirmé cette réunion.

"Il faut que ça se décante dès le début de la semaine puisque que c'est ce qui conditionne les offres de reprise", a expliqué Jean-Louis Borie.

Vincent Labrousse, délégué CGT du site, a dit à Reuters avoir demandé à la présidence une réunion de la cellule de crise dès lundi prochain.

"On a senti que le président de la République était ouvert, on a eu un échange d'arguments point par point", a-t-il raconté à propos de l'entretien de vendredi soir. "Le président a pris l'engagement de revoir avec les constructeurs automobiles le niveau de commande."

Un dernier point essentiel pour Jean-Louis Borie, dans la mesure où "on ne peut envisager de solution tant que les constructeurs n'ont pas pris d'engagements fermes d'un autre niveau que maintenant".

"Le vrai bras de fer, c'est avec les constructeurs, et surtout avec Peugeot", a-t-il estimé.

Principaux clients de l'équipementier automobile creusois, PSA et Renault représentent les deux-tiers des commandes de GM&S.

Selon Vincent Labrousse, une trentaine de salariés ont demandé à quitter GM&S, où "il est largement atteignable de sauver 245 emplois".

Parmi les autres sujets jugés importants par le délégué CGT figurent la transformation du site en "usine intégrée, qui suppose des moyens pour maîtriser les outils de production" et la question du loyer, "qui est l'équivalent de 30 emplois."

Avant la réunion à la sous-préfecture de Bellac, les caméras ont filmé quelques échanges mouvementés entre des salariés de GM&S et Emmanuel Macron, hué à son arrivée.

Interpellé par une salariée, le chef de l'Etat a répondu : "Je vous promets qu'on fera le maximum. Mais je ne suis pas le père Noël".

(Elizabeth Pineau, édité par Eric Faye)

Valeurs citées dans l'article : Peugeot, Renault