Alphavalue - Depuis l'acquisition en 2011 de Draka, Prysmian a probablement franchi une étape déterminante, notamment par rapport à son principal concurrent Nexans. Prysmian a beaucoup à gagner de cette fusion: effet de levier sur les technologies de pointe (sous-marins, activités de haute-tension souterraine, éoliennes et d’ascenseurs), augmentation de sa taille critique et leadership absolu, accès à la technologie de production de fibres optiques de Draka, présence accrue dans les marchés émergents et dans les entreprises télécom. Ce nouveau groupe reste principalement une société de câbles énergétiques, cette activité représentant plus de 80% de son CA. La croissance est tirée tant par l'exigence de réseaux intelligents que par l'électricité verte qui compte pour une proportion croissante de l'approvisionnement total. Par exemple, les câbles électriques sous-marins (éoliennes offshore, interconnexions des réseaux régionaux) ont vu leur carnet de commandes augmenter de 60% au cours du S1 2012. Les marchés ont sanctionné le nouveau paysage de l'industrie du câble, notamment en attribuant une prime importante à Prysmian par rapport à Nexans, suite à la fusion (60% de surperformance sur 12 mois).


Malgré un environnement difficile en 2011 et 2012, l'intégration de Draka a été menée rapidement et a produit les synergies attendues, ce qui ajoute de la visibilité aux bénéfices (€30m en 2012e, €100m pour 2014/15e). Prysmian a dégagé au S1 2012 un bénéfice net en hausse de 30% pour un EBIT en hausse de 8% et des ventes stables. Seul, Nexans a subi dans l'intervalle des problèmes de fabrication sur le S1 2012, dynamisant ainsi la position concurrentielle de Prysmian. Le changement de dimension devrait avoir des effets positifs à MT, avec des répercussions sur les marges (en hausse de 140pb à 670pb en 2014) en raison des économies d'échelle, de l'amélioration de l'approvisionnement en fibres optiques et des leviers de productivité. La société a cependant toujours deux points faibles relatifs : 1 /une forte exposition à l'Europe (64% du CA) et 2/ un bilan légèrement tendu en raison du financement de la dette relative à l'acquisition de Draka (gearing d’environ 80%).
La génération de FCF devrait toutefois régler le problème de bilan d’ici 3 ans. Cette solide performance opérationnelle et la génération de FCF devraient soutenir le titre après une progression de 53% depuis le début de l’année.


Nous considérons la valorisation actuelle attractive en raison de multiples de P/E modérés (11 ,5x les BPA 2012e ; 9,5x ceux de 2013e), à comparer avec une croissance des BPA à deux chiffres attendue pour 2013/14. Prysmian est tiré vers le haut par l'ensemble des méthodes de valorisation - à l'exception du rendement des dividendes - et affiche un potentiel de hausse d'environ 28% à €18,8.