Amsterdam (awp/afp) - Le groupe américain PPG a assuré mardi préférer négocier le rachat du spécialiste néerlandais de la peinture AkzoNobel, au lendemain d'une action en justice menée par le fonds activiste Elliott visant à pousser le numéro un du secteur à considérer l'offre.

"PPG reste très intéressé à poursuivre un accord consensuel, négocié de manière privée et substantiel avec AkzoNobel", a déclaré le PDG du groupe américain, Michael McGarry, lors d'une conférence de presse à Amsterdam.

"Cela a toujours été notre désir et cela reste notre désir", a-t-il ajouté.

Lundi, le fonds activiste américain Elliott Advisors et au moins sept autres groupes d'actionnaires ont demandé à la Cour d'Amsterdam d'ordonner la tenue d'une assemblée extraordinaire des actionnaires avant le 1er juin afin de voter l'éventuel licenciement du président du conseil de surveillance, Antony Burgmans, jugé réticent à un rachat.

AkzoNobel, qui commercialise notamment la marque Dulux, a rejeté début mai la troisième offre de PPG, valorisant l'entreprise à 26,3 millions d'euros, dette nette et intérêts minoritaires inclus, a rapporté M. McGarry.

Pour le groupe néerlandais, cette offre "sous-évaluait" AkzoNobel, était néfaste pour l'emploi et a été rejetée unanimement par le conseil, selon M. Burgmans.

La Cour d'Amsterdam devrait rendre lundi son jugement quant à la tenue d'une assemblée extraordinaire des actionnaires.

Le temps presse pour PPG. Le géant américain a maintenant jusqu'au 1er juin pour déposer une offre formelle devant le régulateur de marché néerlandais, d'après les experts légaux néerlandais.

Si ce n'est pas le cas, PPG devra attendre durant un délai de rétractation de six mois avant de pouvoir faire une nouvelle offre.

En contact avec le régulateur de marché néerlandais, l'Autorité des marchés financiers (AFM), l'américain cherche à obtenir plus de temps pour préparer une offre formelle.

"Nous considérons que la date devrait être reportée au 14 ou 15 juin", a souligné M. McGarry.

Interrogé sur l'introduction d'une éventuelle offre publique d'achat (OPA) hostile à l'encontre d'Akzo dans l'éventualité où aucun accord ne serait atteint, M. McGarry a assuré: "nous gardons toutes les options ouvertes".

Issu de la fusion en 1994 d'Akzo et de Nobel Industries, le groupe néerlandais, qui emploie 46.000 personnes, avait évoqué des "risques d'intégration significatifs" en cas de rapprochement, s'inquiétant de l'obtention des autorisations de la part des autorités de la concurrence et du manque de garanties de la part de PPG à ce sujet.

afp/al