New York (awp/afp) - Le laboratoire américain Pfizer a annoncé mercredi une forte baisse de ses résultats au premier trimestre, à laquelle il s'attendait du fait du déclin du chiffre d'affaires généré par ses produits (vaccin et traitement) contre le Covid-19.

"Nous avons eu un solide début d'année au premier trimestre et nous sommes prudemment optimistes sur ce que nous allons accomplir en 2024", a commenté Albert Bourla, patron du groupe, lors d'une audioconférence avec des analystes.

Comme prévu par le groupe, le chiffre d'affaires a baissé de 20% entre janvier et mars à 14,88 milliards de dollars et son bénéfice net a chuté de 44% à 3,11 milliards de dollars.

Cela reste néanmoins bien meilleur que le consensus des analystes qui avait anticipé respectivement 13,87 milliards et 2,90 milliards de dollars.

C'est surtout avec le bénéfice par action hors éléments exceptionnels - référence pour les marchés - que Pfizer a surpris en annonçant 82 cents quand le consensus avait prévu 51 cents.

La direction en a profité pour revoir - "modestement", selon son directeur financier David Denton - à la hausse sa prévision pour l'ensemble de l'année: entre 2,15 et 2,35 dollars par action (à données comparables), contre 2,05 à 2,25 dollars auparavant.

Et elle a confirmé son objectif de chiffre d'affaires annuel compris entre 58,5 et 61,5 milliards de dollars, dont 8 milliards devraient provenir des ventes des produits anti-Covid - le vaccin Cominarty et le traitement Paxlovid - et 3,1 milliards de la biotech Seagen.

Vers 15H20 GMT, le titre Pfizer progressait de 3,69% à la Bourse de New York.

Incertitudes d'Eliquis

"Nous nous attendons à ce que nos produits Covid continuent dans un avenir proche d'être d'importants contributeurs à nos résultats et à notre flux de liquidités", a indiqué M. Denton.

Hors ces produits, le chiffre d'affaires a progressé de 11% sur le premier trimestre.

Lee Brown, analyste spécialisé dans le secteur de la santé pour Third Bridge, a salué les résultats meilleurs que prévu et les projections pour l'ensemble de l'année, mais il a souligné que son attention se portait sur Eliquis.

Les ventes de cet anticoagulant - qui fait l'objet d'un partenariat avec l'américain Bristol-Myers Squibb (BMS) - ont progressé de 9% sur le trimestre (le consensus prévoyait +4,5%), et ont représenté près de 14% du chiffre d'affaires trimestriel de Pfizer.

Mais il fait partie des dix médicaments sélectionnés par les autorités américaines pour des négociations en cours avec Medicare, régime d'assurance santé des plus de 65 ans aux Etats-Unis, en vue d'en abaisser les prix.

Et l'exclusivité de son brevet expire aux Etats-Unis en 2028, a relevé M. Brown, insistant sur les "incertitudes" autour de ce médicament.

Le rachat pour 43 milliards de dollars de Seagen, biotech spécialisée dans les traitements d'oncologie, a été finalisé en décembre.

Son intégration a contribué à la hausse de 19% du chiffre d'affaires dans l'oncologie, a relevé M. Bourla.

Au total, plus de 119 millions de personnes dans le monde ont été traités au premier trimestre avec les médicaments et vaccins de Pfizer.

M. Bourla s'est dit "confiant" dans l'atteinte des objectifs à 2030, dont le doublement du nombre de patients recevant des traitements de Pfizer contre le cancer, et augmenter de cinq actuellement à huit au moins le nombre de médicaments dits "blockbuster" (traitement qui génère plus d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires annuel).

Selon M. Denton, le groupe est également bien positionné pour réaliser les 4 milliards de dollars d'économies de coûts prévus en 2024.

afp/rp