New York (awp/afp) - Wall Street baissait mardi à la mi-séance, poursuivant un déclin engagé la veille sur un accès de méfiance face aux dernières mesures du nouveau président, Donald Trump: le Dow Jones perdait 0,76% et le Nasdaq 0,61%.

Vers 17H00 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average cédait 152,19 points à 19.818,94 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 34,00 points à 5.579,71 points. L'indice élargi S&P 500 reculait de 11,36 points, soit 0,50%, à 2.269,54 points.

"Après avoir battu des records la semaine précédente, la Bourse américaine poursuit son déclin", entamé lundi, "une série de résultats décevants d'entreprises venant s'ajouter à un malaise politique grandissant", ont résumé dans une note les experts de la maison de courtage Charles Schwab.

Depuis le week-end, marqué par un décret controversé de Donald Trump sur l'immigration en provenance de sept pays à majorité musulmane, Wall Street marque le pas après avoir flambé dans le sillage de l'élection, fin novembre, puis de l'investiture, voici une dizaine de jours, du nouveau président républicain.

"On dirait que les investisseurs vont devoir accepter que le pire vient avec le meilleur: tout ne va pas se résumer à un plan de relance", a avancé Jack Ablin de BMO Private Bank.

Les observateurs ont largement attribué la flambée de Wall Street aux intentions économiques de M. Trump, dont des baisses d'impôts et de vastes dépenses budgétaires, mais, sur le plan extérieur, les vélléités anti-immigration et protectionniste du chef d'Etat cadrent a priori bien moins avec les souhaits des investisseurs.

"La Bourse connait des flambées sur fond de confiance dans le programme économique du nouveau Président... Et puis elle est plombée quand s'installent les doutes sur le calendrier et les détails", a écrit Nicholas Colas, de Convergex.

Quant aux indicateurs américains du jour, ils n'étaient pas de nature à relancer l'enthousiasme: certes, les prix des logements ont rebondi en novembre, mais, de façon plus actuelle, l'activité de la région de Chicago a ralenti et le moral des ménages a reculé ce mois-ci.

Par ailleurs, la Réserve fédérale (Fed) devait entamer une réunion de deux jours à l'issue de laquelle elle rendra sa première décision de l'année, la plupart des investisseurs s'attendant à ce qu'elle maintienne le statu quo après avoir relevé ses taux en décembre.

En tout état de cause, "les marchés veulent maintenant mettre +le président Trump+ et non plus +la Fed+ au centre de leur attention", a conclu M. Colas, y voyant un changement de paradigme par rapport à ces dernières années.

- La santé en forme -

Du côté des résultats d'entreprises, au sein du Dow Jones, la major pétrolière ExxonMobil, dont l'ancien PDG va devenir le nouveau chef de la diplomatie américaine, perdait 1,04% à 83,98 dollars après avoir fait part d'un plongeon de ses bénéfices 2016 dû à des dépréciations d'actifs et au prix bas continu de l'or noir.

En revanche, le laboratoire Pfizer gagnait 0,06% à 31,33 dollars, bien qu'il ait annoncé des résultats 2016 inférieurs aux attentes et dit tabler sur une croissance ralentie de ses revenus en 2017.

Hors de l'indice vedette, un autre laboratoire, Eli Lilly prenait 2,31% à 76,42 dollars après avoir état d'une nette hausse de ses ventes trimestrielles.

Dans l'ensemble, le secteur pharmaceutique avançait, les résultats du jour étant en partie éclipsés par des propos de M. Trump qui a promis mardi d'alléger les régulations du secteur.

Dans les autres valeurs, le groupe de messagerie UPS chutait de 6,09% à 109,90 dollars après des résultats décevants pour 2016, notamment une perte nette au quatrième trimestre, et des prévisions inférieures aux attentes.

Under Armour, chaîne de magasins de vêtements de sports, s'effondrait de 21,01% à 76,42 dollars après l'annonce de résultats jugés très décevants, dont une baisse de son bénéfice net trimestriel.

Le constructeur Harley Davidson, dont les ventes cruciales de motos ont décliné au dernier trimestre, perdait 3,28% à 56,02 dollars.

Le marché obligataire avançait, le rendement des bons du Trésor à 10 ans baissant à 2,441%, contre 2,488% lundi soir, et celui des bons à 30 ans à 3,050%, contre 3,079% précédemment.

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