"

(Easybourse.com) Vos résultats restent dégradés sur le premier semestre 2009/2010, ils sont même inférieurs aux attentes des analystes qui prévoyaient un bénéfice net courant de 678 millions d'euros pour un chiffre d'affaires plutôt aux alentours de 3,9 milliards d'euros… Comment l'expliquez-vous ?
En croissance organique, toute chose comparable, et hors effet de change et devises, nous sommes à 3% de chiffre d'affaires, ce qui est tout à fait en ligne avec les attentes. Je crois que nous faisons même mieux que les attentes en termes de stabilité de résultat opérationnel.

Cela étant, nous avons eu deux effets négatifs : le premier est purement mécanique puisque lié à la cession des marques Wild Turkey et Tia Maria ; par ailleurs, il y a eu un effet devises négatif qui a été fort sur le semestre, dont une partie est due à la dépréciation du bolivar vénézuélien.

Il y a eu en outre d'autres éléments impactant, comme le fait que sur la période, le dollar a baissé par rapport à l'an dernier, et certains éléments techniques également défavorables qui vont toutefois se retourner au second semestre. Nous n'aurons donc pas un impact égal à deux fois celui du premier semestre, sur l'ensemble de l'année. Nous avons indiqué avoir -100 millions d'euros sur le premier semestre, or, sur la base des taux actuels, nous devrions être à -120 millions d'euros sur toute l'année 2009/2010.

La situation devrait donc se normaliser, avec un impact spécifique sur le marché vénézuélien compte tenu de la dépréciation du bolivar par le gouvernement…

Quelles sont les perspectives de vos marchés ? 2010 sera-t-elle l'année de la sortie de crise ?
Nous sommes confiants sur certaines zones, nous restons prudents sur d'autres. Globalement, nous constatons que l'évolution économique des pays et de la consommation est très hétérogène ; la sortie de crise ne se fait donc pas de la même manière d'une région à l'autre, ce qui se traduit d'ailleurs dans notre propre activité : ainsi l'Asie, et de manière générale la plupart des pays émergents, est très bien orientée, les fondamentaux y sont solides, or c'est un atout de Pernod Ricard puisque nous sommes très forts dans ces pays. Nous sommes de ce fait bien placés pour profiter de la reprise dans ces régions du monde.

Concernant les Etats-Unis, il s'agit surtout d'une question de temps. Nous manquons encore de visibilité, la question étant quand la reprise aura-t-elle lieu et avec quelle intensité ? Nous sommes confiants sur le fait que cette reprise va venir, mais je ne peux ni vous dire quand ni comment...

Et en Europe ?
En Europe de l'Ouest, certains pays souffrent et devraient souffrir durablement, comme l'Espagne, l'Irlande ou le Royaume-Uni. Néanmoins, d'autres pays sont beaucoup mieux orientés pour nous, comme la France, l'Allemagne ou la Scandinavie. En résumé, nous avons de belles poches de résistance, mais nous avons aussi quelques marchés un peu difficiles et où le timing d'une sortie de crise apparaît plus difficile à déterminer.

Enfin, dans les éléments positifs, on notera la Corée, le Duty free, et la Russie qui avait pourtant été très chahutée mais qui présente désormais de nets signes de rebond…
 
Propos recueillis par Nicolas Sandanassamy

- 18 Février 2010 - Copyright © 2006 www.easybourse.com

"