Le groupe de spiritueux a annoncé à 7h30 ce matin ses résultats pour l'exercice clos le 30 juin dernier. Les chiffres sont relativement bons, mais pas assez par rapport aux attentes suscitées par l'entreprise. Résultat, le titre chutait de 2% en bourse à 135,70 EUR à l'ouverture. Passons en revue les éléments qui pénalisent un dossier qui a largement réduit ses partes à la mi-séance.
Tout d'abord, les comptes annuels de Pernod Ricard font apparaître une progression des indicateurs, c’est-à-dire une évolution positive de l'activité. Voyons plutôt :
- Chiffre d'affaires en croissance interne de 6% à 8,987 milliards d'euros.
- Résultat opérationnel courant en recul de -1,5% à 2,358 milliards d'euros mais en hausse de 6,3% hors change.
- Bénéfice net en hausse de 13% à 1,577 milliard d'euros.
- Dividende en hausse de 17% à 2,36 EUR.
- Ratio dette nette sur Ebitda de 2,6 fois vs. 3 fois un an avant.
- Objectif 2018/2019 de croissance de 5 à 7% du résultat opérationnel courant.
Qu'est-ce qui coince ?
- Le résultat opérationnel courant était attendu en hausse de 6,6% et le consensus misait sur 7,4% de hausse en 2018/2019.
- La moindre hausse de la projection de rentabilité s'explique par la progression des prix des coûtants.
Qu'est-ce qui est positif, malgré tout ?
- Pernod Ricard a pris l'habitude d'ajuster en hausse ses prévisions à mi-exercice. Si tel est le cas cette fois, le consensus initial pourrait être rallié.
- Le désendettement continue.
- Le taux de distribution progresse à 41%, en direction des 50% programmés pour 2020.
Qu'en disent les analystes ?
- Jefferies (conserver, objectif 150 EUR) : "des progrès sur les prévisions, qui restent un peu inférieures aux attentes". L'analyste apprécie plutôt le dossier dans une optique de long terme, mais la valorisation actuelle le dissuade de passer positif.
- Liberum (vendre, objectif 119 EUR) : résultats un peu légers par rapport aux attentes mais prévisions relativement confiantes. "Pernod souffre d'une exposition aux vins et champagnes à faible marge, qui grèvent son retour sur capitaux investis au niveau le plus faible de notre univers spiritueux et brasseurs", explique l'analyste pour justifier son opinion à la vente.
Pernod Ricard est le n° 2 mondial de la production et de la commercialisation de vins et de spiritueux Premium et de Prestige. Le CA par famille de produits se répartit comme suit :
- spiritueux et champagnes de marques stratégiques internationales (63,4%) : marques Absolut (12,7 millions de caisses vendues en 2022/23), Jameson (10,7 millions), Ballantine's (8,8 millions), Chivas Regal (5,1 millions), Malibu (4,7 millions), Ricard (4,4 millions), Havana Club (4,3 millions), Beefeater (3,7 millions), Martell (2,4 millions), The Glenlivet (1,6 million), Mumm (0,6 million), Royal Salute (0,3 million) et Perrier-Jouët (0,3 million) ;
- spiritueux de marques stratégiques locales (17,7%) : marques Seagram's, Kahlua, Olmeca, Seagram's Gin, Ramazzotti, Imperial, Pastis 51, Clan Campbell, etc. ;
- spiritueux artisanaux de marques spécialités (6,2%) : marques Italicus, Lillet, Pernod, Suze, Augier, Malfy, Jefferson's, Powers, Redbreast, etc. ;
- vins stratégiques (3,9%) : marques Jacob's Creek, Kenwood, Brancott Estate, Campo Viejo, Church Road, George, St Hugo, Stoneleigh, Ysios et Wyndham ;
- autres (8,8%).
A fin juin 2023, le groupe dispose de 96 sites de production dans le monde.
La répartition géographique du CA est la suivante : Europe (28,5%), Amériques (28,7%) et autres (42,8%).