Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,24% jeudi, aidée en fin de séance par ses géants du luxe, pour passer outre un contexte économique toujours incertain.

L'indice vedette CAC 40 a gagné 20,58 points à 7.381,78 points. La veille, il avait cédé 0,49%.

La cote Parisienne avait ouvert nettement dans le vert, avant de retomber et de passer dans le rouge un peu avant l'ouverture des marchés américains, une tendance déjà vue lors des dernières séances. Mais elle a pu rebondir dans la dernière heure de cotation, portée par les valeurs liées à la Chine, dont ses géants du luxe.

Mais sur les quatre premiers jours de la semaine, la perte est de 0,69%.

La Maison Blanche a annoncé jeudi que le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, Jake Sullivan, a rencontré le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, mercredi et jeudi à Vienne renouant le contact entre les deux pays dans un contexte de compétition acharnée. Les deux pays étaient brouillés depuis l'affaire des ballons chinois en février.

Principal évènement économique du jour, l'indice des prix à la production aux Etats-Unis a confirmé sa décrue en avril, appuyant la tendance des prix à la consommation de mercredi et laissant encore la porte ouverte à une pause dans la hausse des taux directeurs de la banque centrale américaine.

En conséquence, les taux pour les emprunts des Etats se sont nettement réduits: pour l'emprunt à 10 ans français, le taux était de 2,80%, en baisse par rapport aux 2,87% de mercredi à la clôture.

Mais l'information n'a pas soutenu nettement les indices, alors que les inquiétudes sont nombreuses parmi les investisseurs.

"On a un effet de saisonnalité qui pousse à la correction des marchés. On se demande quel sera l'élément déclencheur", d'une tendance claire, affirme Yann Azuelos, gérant chez Mirabaud.

Sur une séance, "il suffit d'un prétexte", comme les résultats mal accueillis de Disney jeudi à Wall Street, pour plomber le moral général, poursuit-il.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis ont grimpé début mai, pour la troisième semaine d'affilée, atteignant leur plus haut niveau depuis octobre 2021.

Les pressions persistent sur les banques régionales américaines, avec l'établissement PacWest de retour dans la tourmente des marchés après avoir indiqué que de nombreux clients avaient retiré des dépôts début mai.

Par ailleurs, le FMI s'est inquiété jeudi des "graves répercussions" sur l'économie mondiale qu'aurait un défaut de paiement des Etats-Unis, sans accord pour relever le plafond de la dette, et alors que Donald Trump a exhorté les républicains à provoquer une telle situation pour faire pression.

Eclaircie géopolitique avec la Chine

Les valeurs liées à la Chine ont porté le rebond de fin de séance du CAC 40 après l'annonce de la Maison Blanche. LVMH a gagné 1,75% à 887,60 euros, Hermès 1,48% à 1.988,80 euros, Kering 0,63% à 544,90 euros. L'Oréal a aussi pris 1,56% à 423,70 euros, et Pernod Ricard 0,89% à 215 euros.

Engie avance après ses résultats

Le géant de l'énergie français Engie (+0,68% à 14,79 euros) a annoncé une progression de son résultat d'exploitation de 29,8%, à 3,8 milliards d'euros, au premier trimestre, sur l'ensemble de ses activités hors nucléaire, malgré la baisse des prix et des volumes de gaz distribués.

BNP Paribas arrête le gaz

Le géant bancaire BNP Paribas (-0,98% à 57,35 euros), régulièrement attaqué par les ONG pour son financement de l'industrie des énergies fossiles, a mis à jour jeudi sa politique climatique, en annonçant notamment l'arrêt de "tous les financements dédiés au développement de nouveaux champs" gaziers.

L'action a souffert du regain de tension sur les banques en Europe après la nouvelle défiance sur PacWest aux Etats-Unis.

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