Zurich (awp) - Le géant alimentaire Nestlé publie jeudi 16 février ses résultats 2016. Une quinzaine d'analystes se sont prêtés à l'exercice des prévisions:

2016E  
(en mio CHF)            cons. AWP       2015A   

chiffre d'affaires       89'728         88'785              
résultat opérationnel    13'741         13'382       
-marge %                   15,4           15,1       
bénéfice net              9'329          9'066      

(en CHF)
dividende par action       2,34           2,25       

(en %)
croissance organique        3,4            4,2             
RIG                         2,             2,2        

FOCUS: les projecteurs seront braqués sur le nouveau directeur général (CEO) Ulf Mark Schneider, qui a repris les rênes de Nestlé au début de l'année et se présentera pour la première fois devant les médias et les analystes. Ancien du groupe de santé allemand Fresenius, le nouveau patron est le premier à ne pas provenir du sérail. Il avait été désigné pour redonner un coup de fouet à la croissance souffreteuse de Nestlé ces dernières années, qui avait valu un feu de critiques à l'ancienne direction.

Reste à savoir si M. Schneider sera en mesure d'accélérer rapidement la cadence du paquebot Nestlé. Les analystes ne s'attendent pour l'instant pas à des bouleversements stratégiques. Selon eux, les nouveaux objectifs, notamment de croissance, devraient être formulés lors du séminaire des investisseurs prévu en septembre.

Pour ce qui est de la performance au 4e trimestre, on s'attend à voir se poursuivre les problèmes rencontrés sur les marchés brésilien et chinois, alors que le "Noodlegate" en Inde devrait s'être résorbé. Dans l'ensemble, les analystes tablent en moyenne sur une croissance organique 3,4% pour l'exercice écoulé.

La marge d'exploitation est quant à elle attendue à 15,4%, après 15,1% en 2015. A ce sujet, de nouvelles mesures d'économies seront scrutées, Nestlé ayant évoqué en mai dernier une réduction des charges structurelles de plus de 200 points de base à l'horizon 2019/20.

OBJECTIFS: en octobre, lors de la présentation de ses chiffres au 3e trimestre, Nestlé avait raboté son objectif de croissance organique pour l'ensemble de l'exercice à environ 3,5%, après avoir visé une croissance similaire à celle de l'exercice précédent (4,2%). Au vu des difficiles conditions de marché, la décision n'avait pas surpris. L'objectif à moyen terme (modèle Nestlé), soit une croissance organique de 5-6% avait ainsi été ajusté pour la 4e fois au cours de 2016. Le désormais ex-CEO Paul Bulcke avait réitéré son attachement à ce modèle, mais évoqué une "ambition" plutôt qu'un objectif chiffré.

Outre la croissance organique, la multinationale veveysane vise également une amélioration des marges, du bénéfice par action (BPA) à taux de change constants (tcc) et du rendement sur capital investi. Interrogée en octobre sur les détails de ces améliorations, la direction de Nestlé a botté en touche, évoquant des "gains d'efficacité sur le plan opérationnel et structurel".

POUR MÉMOIRE: le groupe n'a pas réalisé de grosse acquisition dernièrement. Des articles de presse lui prêtaient des velléités de reprise pour le fabricant américain d'aliments pour bébés Mead Johnson. Mais ce dernier est tombé la semaine dernière dans l'escarcelle du britannique Reckitt Benckiser. De leur côté, les analystes avaient jugé improbable la reprise de Mead Johnson par Nestlé.

COURS DE L'ACTION: depuis le début de l'année, la nominative Nestlé a connu une évolution légèrement inférieure à celle du marché. Au cours actuel de 73,50 CHF (mardi 12h30), le titre affiche une progression de 0,5% par rapport à fin 2016, contre 2,5% pour son indice de référence (SMI).

site web: http://www.nestle.com

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