Alphavalue - Les résultats du T1 2012 de Munich Re, aussi bons qu'ils aient été, ont frappé les observateurs car il était clair que le management conservateur de l’assureur allemand ne considérait pas les prix de la réassurance comme suffisamment fermes pour prendre des risques supplémentaires. Ceci contraste avec la tonalité actuellement positive du secteur, à la suite du renouvellement dans des conditions favorables des traités de réassurance. Même si Munich Re s’est montrée prudente, les bénéfices du T1 ont conduit AlphaValue à réviser à la hausse ses prévisions 2012 et 2013 de respectivement 13% et 7%. Pour rappel, Muenchener Rück tire seulement 50% de ses revenus de la réassurance, le solde provenant de l’assurance primaire, pour l'essentiel de l’assurance-vie. L’activité de réassurance reste cependant le facteur de variation des résultats. Le résultat opérationnel de l’activité « réassurance » peut ainsi passer d'un niveau « normal » de €2,5-3,5mds à…zéro, pour rebondir ensuite, tandis que l'activité d’assurance primaire est nettement plus stable à environ €800m par an.


La prudence dans l'offre de réassurance a été complétée par un réel conservatisme sur les marchés financiers, si bien que Munich Re, à l’instar de son plus petit homologue Hannover Rueck, a réussi à bien traverser les tempêtes successives des marchés financiers européens. Un management prudent ayant fait ses preuves, un marché sous-jacent porteur et un drapeau allemand rassurant, outre le fait d'être un des rares acteurs financiers présentant un risque faible, sont autant d'éléments qui se sont combinés pour pousser les valorisations à des niveaux élevés, de sorte que le titre est désormais pleinement valorisé sur la base des fondamentaux, après un nouveau gain de 5% le mois dernier. Par rapport aux pairs du secteur de l’assurance (y compris les assureurs primaires), le titre est environ 10% trop cher, mais cela peut-être acceptable. Une Somme des Parties prudemment construite renvoie à une conclusion similaire. Seul l'Embedded Value - en réalité quasi impossible à calculer- offre un potentiel de hausse. Les actionnaires de LT se feront un plaisir de partager un siège avec Berkshire Hathaway (actionnaire à hauteur de 11%) qui semble-t-il connaîtrait une chose ou deux sur le secteur de l'assurance mondiale.