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WASHINGTON (awp/afp) - La Réserve fédérale américaine (Fed) va commencer à réduire en 2018 son portefeuille massif de titres hypothécaires, acquis pendant sa politique de soutien monétaire exceptionnel, affirment dans une note vendredi des analystes de Morgan Stanley.

Ils estiment que la Fed va cesser de réinvestir le produit de ces titres adossés à des créances immobilières (MBS) en avril 2018 et commencer à en faire l'annonce dès mars 2018.

La banque centrale a accumulé quelque 4.200 milliards de dollars d'actifs après la crise financière de 2008 au titre de ses mesures de d'assouplissement quantitatif (QE), une politique monétaire ultra-accommodante destinée à maintenir des taux bas et favoriser l'investissement.

Elle détient ainsi pour 2.460 milliards de dollars de bons du Trésor et pour 1.760 milliards de titres hypothécaires.

Ce portefeuille, "qui a atteint son plus haut niveau en 100 ans d'histoire", équivaut à 22% du Produit intérieur brut américain, évaluent les économistes de Morgan Stanley.

La Fed a cessé d'acquérir ces actifs en octobre 2014 mais a promis de continuer à en réinvestir le produit jusqu'à ce que "la normalisation des taux d'intérêt soit bien engagée", comme elle le répète régulièrement dans son communiqué de politique monétaire.

"Cette politique, en conservant les avoirs à long terme du Comité à des niveaux conséquents, permet de maintenir des conditions financières accommodantes", affirme le Comité monétaire de la Fed.

Les analystes de Morgan Stanley pensent que le désengagement sera progressif, en cessant de réinvestir le produit des titres hypothécaires qui arrivent à échéance, mais sans vendre directement les MBS détenues, moins encore les bons du Trésor.

Cette démarche réduirait la taille du bilan de la Fed en dessous du seuil des 4.000 milliards de dollars d'ici la fin 2019.

Elle correspondrait, selon les économistes de la banque, à l'équivalent de deux modestes hausses des taux d'intérêt. C'est ce que Janet Yellen, la patronne de la Fed, a appelé "un outil passif" de politique monétaire, car en réduisant la demande sur ces obligations, leurs prix baissent et leurs rendements augmentent, ce qui équivaut à un modeste resserrement du crédit.

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