New York (awp/afp) - Le laboratoire pharmaceutique américain Merck a annoncé vendredi une perte nette moindre qu'attendu au quatrième trimestre, en dépit de charges d'un montant total de 5,1 milliards de dollars, et fait état de prévisions optimistes pour 2018.

La perte nette trimestrielle est ressortie à 872 millions de dollars, contre un déficit de 594 millions à la même période en 2016.

L'entreprise explique avoir inscrit dans ses comptes deux charges.

La première, d'un montant de 2,6 milliards de dollars, est liée à la nouvelle réforme fiscale adoptée aux Etats-Unis, qui oblige les entreprises à revoir leur comptabilité, ce qui résulte dans l'immédiat pour certaines à des provisions.

La seconde, dont le montant est de 2,5 milliards de dollars, est due à des coûts résultant de sa collaboration avec le groupe pharmaceutique britannique AstraZeneca pour développer et commercialiser le Lynparza, un traitement contre le cancer de l'ovaire mais qui pourrait être également utile au traitement des cancers du sein, de la prostate et du pancréas.

Hormis ces charges, Merck est bénéficiaire: son bénéfice par action ajusté des éléments exceptionnels, référence en Amérique du nord, est de 0,98 dollar, contre 0,94 dollar anticipé en moyenne par les marchés financiers.

Sur l'année, Merck a dégagé un bénéfice net de 2,57 milliards de dollars, en baisse de 34,4%, mais le bénéfice par action de 3,98 dollars est supérieur aux 3,94 dollars attendus.

Tirées par les vaccins et des effets de change favorables, les ventes de médicaments ont progressé au quatrième trimestre de 3,1%, à 10,43 milliards, et sur l'année de 0,8%, à 40,1 milliards.

Pour 2018, l'entreprise table sur des ventes de l'ordre de 41,2 à 42,7 milliards de dollars pour un bénéfice par action ajusté compris entre 4,08 et 4,23 dollars. Les analystes financiers anticipent, eux, 41,07 milliards pour ce qui est ventes et 4,11 dollars pour le bénéfice par action.

L'optimisme affiché par Merck repose sur le fait que non seulement le groupe s'attend à payer beaucoup moins d'impôts qu'en 2017 mais il mise en outre sur la montée en puissance des ventes du Keytruda, traitement par immunothérapie prescrit contre les cancers du type mélanome avancé et également ceux de la gorge et des poumons.

Au quatrième trimestre, les ventes du Keytruda ont atteint 1,3 milliard de dollars, contre 483 millions à la même période en 2016, a détaillé Merck, qui prévoit d'investir 12 milliards de dollars sur les cinq prochaines années, dont 8 milliards aux Etats-Unis, conséquence des baisses massives d'impôts accordées aux entreprises par l'administration Trump.

La laboratoire prévoit également de verser des primes exceptionnelles à ses 69.000 salariés mais n'en a pas donné le montant.

A Wall Street, le titre gagnait 1,59% à 60,81 dollars vers 12H20 GMT dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance.

afp/rp