Francfort (awp/afp) - Le constructeur automobile Daimler, fabricant des Mercedes-Benz, table pour l'année 2021 sur une hausse "significative" de ses ventes et de son résultat d'exploitation alors qu'il prépare une scission historique de ses activités.

Le groupe de Stuttgart, qui compte introduire en Bourse sa branche poids-lourds d'ici la fin de l'année, est "confiant" de pouvoir "préserver la dynamique positive si les conditions du marché restent inchangées", a expliqué jeudi son patron Ola Källenius, cité dans un communiqué.

Daimler entend en particulier "rattraper" les volumes non produits au premier trimestre en raison de la pénurie de composants électroniques.

Son bénéfice net a atteint 4 milliards d'euros en 2020, en hausse de 48% par rapport à 2019, une année plombée par des charges exceptionnelles.

L'entreprise avait communiqué le 28 janvier ses résultats préliminaires, désormais confirmés, faisant état d'un bénéfice d'exploitation (EBIT) de 6,6 milliards d'euros, en forte hausse, et meilleur qu'attendu par les analystes.

Le chiffre d'affaires est ressorti à 154,3 milliards d'euros, 11% de moins qu'en 2019. Le nombre de voitures vendues a reculé de 15% à 2,84 millions d'unités.

Le fabricant des Mercedes-Benz a vu son activité rebondir nettement au quatrième trimestre de l'année dernière après un printemps marqué par l'arrêt quasi-total de la production et des ventes en raison de la pandémie de Covid-19.

Respect des normes CO2

"Nous avons pu atteindre, surtout au deuxième semestre, une profitabilité nettement meilleure", se félicite M. Källenius.

"Même si la pénurie actuelle de semi-conducteurs augure d'un impact sur les ventes surtout au premier trimestre", Daimler "part du principe que les volumes seront rattrapés d'ici la fin de l'année".

"Sans revers lié à la pandémie", le groupe s'attend également à "un rebond significatif de l'économie mondiale" grâce à la disponibilité accrue de vaccins contre le Covid.

Ainsi, le constructeur prévoit une marge opérationnelle ajustée entre 8% et 10% pour sa branche automobile. En 2020, cette donnée très scrutée par les marchés a atteint 6,9%.

Le groupe continuera à "accélérer" sur l'électrique et compte doubler les ventes de voitures électrifiées (incluant les hybrides) en 2021 sur un an. En 2025, 25% des voitures vendues devraient être électrifiées, avant d'atteindre une part de 50% en 2030, a expliqué M. Källenius lors d'une conférence de presse.

Il a également assuré que Daimler respectera les normes d'émissions de CO2 également cette année.

La prochaine génération de moteur à combustion pourrait d'ailleurs être "la dernière" même si, pour l'instant, les voitures traditionnelles sont "des machines à cash qui construisent le pont vers un futur électrique" en attendant que les marges de ces dernières progressent, selon le directeur financier Harald Wilhelm.

Coopérations

Daimler avait annoncé début février un projet de réorganisation fondamentale, qui prévoit le transfert d'une part majoritaire de Daimler Trucks aux actionnaires existants du groupe avant une cotation en Bourse à Francfort et une entrée à l'indice Dax.

Le groupe de Stuttgart a aussi annoncé vouloir se renommer à terme "Mercedes-Benz", du nom de sa marque phare produisant des limousines haut de gamme.

Les effets comptables "considérablement positifs" qu'aura l'opération au deuxième semestre "ne peuvent pas encore être évalués avec certitude", précise toutefois le groupe jeudi.

Daimler compte rester "chef d'orchestre" des logiciels utilisés dans ses modèles. Si M. Källenius a exclu de vastes fusions ou acquisitions, il s'est dit toutefois toujours "ouvert" à des coopérations technologiques, qui se multiplient dans le secteur.

Daimler planche actuellement avec le spécialiste des cartes graphiques Nvidia sur un système de conduite autonome dans des voitures tandis que, côté poids-lourds, le groupe s'est associé à Waymo (Google) et le "cloud" d'Amazon.

Volkswagen travaille déjà avec Microsoft sur le "cloud" ainsi que des voitures autonomes et connectées.

Jeudi, le premier équipementier mondial Bosch a également annoncé une coopération avec le géant de l'informatique pour mettre au point de nouveaux systèmes pour connecter les véhicules au web, notamment pour la mise à jour de logiciels.

La plateforme devrait être utilisée dès fin 2021 "dans de premiers prototypes".

afp/rp