New York (awp/afp) - L'offensive de charme du syndicat américain des travailleurs de l'automobile se poursuit cette semaine chez Mercedes-Benz, dans le sud des Etats-Unis, après une victoire historique le mois dernier auprès des salariés de Volkswagen qui ont voté pour qu'il les représente.

Jusqu'à récemment, l'UAW (United Auto Workers) n'était parvenu à s'implanter chez aucun des constructeurs automobiles non américains. Ceux-ci ont majoritairement élu domicile dans des Etats du Sud, peu ouverts aux syndicats.

Environ 5.200 travailleurs de l'usine Mercedes près de Tuscaloosa, dans l'Alabama, décideront d'adhérer ou non à l'UAW lors d'un vote qui se déroule de lundi à vendredi.

Le 19 avril, les 5.500 employés de l'usine Volkswagen de Chattanooga, dans le Tennessee, ont voté à une large majorité pour que l'UAW les représente, une première parmi les usines automobiles étrangères du Sud des Etats-Unis.

Mais l'UAW rencontre une plus grande réticence chez Mercedes-Benz que chez Volkswagen, restée relativement neutre à l'égard de l'élection.

Chez Mercedes-Benz, des travailleurs ont lancé une procédure devant une agence fédérale, estimant avoir subi des représailles de la part du constructeur en raison de leur engagement en faveur du syndicat.

L'UAW a également lancé une procédure, en vertu d'une nouvelle loi allemande, accusant Mercedes-Benz de "violation flagrante des droits humains" pour avoir licencié un employé favorable au syndicat, et par ailleurs atteint d'un cancer, ainsi que pour avoir forcé les travailleurs à assister à des réunions au cours desquelles les dirigeants ont critiqué le syndicat.

Mercedes-Benz "respecte pleinement le choix des membres de son équipe de se syndiquer ou non", a assuré une porte-parole de l'entreprise. Et l'entreprise a connu "un grand succès au cours des 25 dernières années en travaillant comme une équipe unie dans l'Alabama", a-t-elle ajouté.

Le succès chez Volkswagen a constitué une victoire de taille pour Shawn Fain, nouveau président de l'UAW depuis mars 2023, dans la foulée des avancées de l'automne chez le "Big 3": Ford, General Motors et Stellantis.

L'UAW avait obtenu une augmentation moyenne du salaire de 25% sur quatre ans, des accords ratifiés en novembre après six semaines d'une grève inédite par sa durée.

Une nouvelle victoire donnerait encore de l'élan pour la campagne de l'UAW auprès d'autres usines du Sud comme Honda, Toyota, et Hyundai, estiment les experts.

L'influent syndicat a appelé en janvier à voter pour le président démocrate Joe Biden en novembre face au républicain Donald Trump.

afp/al