L'Union européenne a proposé mercredi d'intensifier la concurrence dans le secteur des paiements, d'apporter un soutien juridique à l'euro numérique et de préserver le rôle de l'argent liquide, car de moins en moins de personnes utilisent des pièces et des billets.

Le paquet de réformes de la Commission européenne, qui met à jour des règles vieilles de dix ans, cherche à ouvrir un marché des paiements longtemps dominé par les banques et le duo américain Visa et Mastercard, qui sont maintenant concurrencés par des "fintechs" offrant des services rivaux.

"En pratique, cette proposition conduira à des produits et services financiers plus innovants pour les utilisateurs et stimulera la concurrence dans le secteur financier", a déclaré la Commission dans un communiqué.

Les États membres de l'UE et le Parlement européen ont le dernier mot sur le paquet, et il est probable que certains changements seront apportés.

Les réformes visent à rendre plus difficile pour les banques d'empêcher les fintechs d'ouvrir un compte chez elles, et à leur donner accès aux infrastructures de paiement de la même manière qu'aux banques.

"Nous allons clairement identifier les obstacles que les fintechs n'auraient jamais dû rencontrer", a déclaré un fonctionnaire de l'UE.

Les paiements électroniques dans l'UE sont passés de 184,2 billions d'euros (201,7 billions de dollars) en 2017 à 240 billions d'euros en 2021, accélérés par COVID-19.

Les protections des données seront renforcées afin d'encourager les consommateurs à utiliser des services concurrents, avec des recours en cas de transactions non autorisées telles que le "spoofing" ou les fraudeurs qui se font passer pour la banque d'un client.

La base juridique permettant aux banques et aux autres sociétés de paiement de partager des informations sans enfreindre les règles de l'UE en matière de protection des données sera également précisée afin de renforcer la capacité collective du secteur à lutter contre les escroqueries, a déclaré le fonctionnaire européen.

La Banque centrale européenne doit décider en octobre si elle poursuit ou non la mise en place d'un euro numérique. Les règles proposées mercredi lui donneraient cours légal, ce qui signifie qu'il devrait être accepté comme moyen de paiement.

Alors que de plus en plus de consommateurs adoptent des modes de paiement sans contact, le paquet de mercredi propose également de donner officiellement cours légal aux pièces et billets en euros, afin d'éviter que les personnes qui n'ont pas de compte bancaire ou qui éprouvent des difficultés à effectuer des paiements électroniques ne soient exclues du système.

(1 dollar = 0,9132 euro) (article rédigé par Huw Jones)