Kering a annoncé mardi un recul de 15,4% à 3,2 milliards d'euros de son chiffre d'affaires au premier trimestre, impacté comme ses concurrents par la fermeture de ces magasins. A données comparables, c'est-à-dire hors effets de périmètre et de changes, le recul atteint 16,4%.

Gucci, la marque star de Kering et sa principale source de profit, accuse pour sa part une baisse de ses ventes de 23,3% à données comparables - tandis que la griffe Saint Laurent, moins exposée à la Chine, limite son recul à 13,8%.

Jean-Marc Duplaix, le directeur financier de Kering, s'est dit toutefois confiant, les perspectives s'améliorant en Chine continentale à mesure que les boutiques rouvrent, ce dont Gucci devrait bénéficier.

"Depuis début avril, nous avons constaté une amélioration et une tendance positive de la plupart de nos marques en Chine continentale", a-t-il déclaré à la presse.

Il a estimé toutefois qu'il était encore trop tôt pour en tirer des conclusions sur le profil du deuxième trimestre du groupe, la prolongation des mesures de confinement dans la plupart des pays occidentaux jusqu'en mai ne laissant guère espérer d'amélioration significative avant juin ou juillet.

Kering, comme son rival grand LVMH, a annoncé une réduction de son dividende de 30% par rapport à 2019.

KERING ET MONCLER BIEN PLACÉS POUR LA REPRISE ?

Le groupe français avait déjà indiqué s'attendre à une baisse de l'ordre de 15% de ses ventes à périmètre comparable au premier trimestre et une contraction de ses marges.

Le groupe s'est borné à déclarer mardi qu'il allait engager des mesures de réduction de coûts, sans fournir plus de précisions.

Le groupe, propriétaire également de la marque Balenciaga, a été avec LVMH l'un des grands bénéficiaires du succès de l'industrie du luxe, qui a réussi tout particulièrement à Gucci.

Selon l'analyste de Citi, Thomas Chauvet, Kering, tout comme le groupe italien Moncler, le spécialiste italien des doudounes haut de gamme, devraient mieux traverser la crise que beaucoup de marques rivales.

Il estime également que Kering devrait bénéficier d'un basculement accru vers le e-commerce, qui devrait permettre d'amortir l'impact des fermetures de boutiques, ceci même si les perspectives du secteur dans son ensemble restent maussades.

Jean-Marc Duplaix a souligné que les ventes en ligne du groupe avaient progressé de 20% au premier trimestre et celles de Gucci de plus de 100% en Chine.

(Sarah White à Paris et Silvia Aloisi à Milan, version française Jean-Michel Bélot, édité par Jean-Stéphane Brosse)