New York (awp/afp) - La Bourse de New York a terminé dans le rouge jeudi, fragilisée par une série de statistiques mitigées sur la santé de l'économie américaine, tandis que se poursuivaient à Washington les négociations commerciales entre Chine et Etats-Unis.

L'indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones Industrial Average, a reculé de 0,40%, à 25.850,63 points, et l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a perdu 0,39%, à 7.459,71 points.

L'indice élargi S&P 500 a cédé 0,35%, à 2.774,88 points.

Ce repli "est principalement la conséquences des données économiques diffusées ce jeudi, plutôt faibles dans leur ensemble", a signalé Bill Lynch, de Hinsdale Associates.

Sur le front de l'immobilier, les ventes de logements existants sont tombées en janvier à leur plus bas niveau en trois ans.

L'activité manufacturière de la région de Philadelphie (nord-est des Etats-Unis) a ralenti en février, pour la première fois depuis presque trois ans.

Et l'indice des indicateurs avancés du Conference Board a aussi reculé alors que les analystes anticipaient une augmentation.

Côté positif, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux Etats-Unis ont baissé plus que prévu pour redescendre à un plus bas depuis cinq semaines, alors que l'impact de la fermeture partielle du gouvernement ("shutdown") s'est totalement estompé.

Les commandes industrielles de biens durables aux Etats-Unis ont augmenté en décembre de 1,2%, notamment grâce au secteur de l'automobile. Toutefois, sans le secteur volatil des transports, les commandes de biens n'ont progressé que de 0,1%.

Nike affecté par une chute

"Apès huit semaines de hausse consécutives" pour le Dow Jones et le Nasdaq, "il faut bien qu'on redescende un peu et ces indicateurs servent d'excuses", a relevé M. Lynch.

Les investisseurs ont continué parallèlement à scruter tout détail concernant les négociations commerciales à haut niveau entre Américains et Chinois.

Le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer (USTR), le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, et le vice-Premier ministre chinois, Liu He, se sont retrouvés jeudi à Washington avec pour objectif de tenter d'aboutir à un accord après des mois de tensions et de menaces.

Ces pourparlers font suite à deux jours de travaux dans la capitale américaine entre les délégations des deux pays. Rien ou presque n'a officiellement filtré de ces discussions.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt sur la dette à dix ans montait vers 21H35 GMT à 2,693%, contre 2,645% mercredi à la clôture, et celui sur la dette à 30 ans à 3,048%, contre 2,995% la veille.

Sur le front des valeurs, l'équipementier sportif Nike a reculé de 1,05%. Son image a été affectée jeudi après la chute suivie d'une blessure d'une future star de basketball, Zion Williamson, dont la chaussure de sport s'est déchirée en plein match télévisé.

Le groupe pharmaceutique Johnson & Johnson a perdu 0,68%. La société a révélé avoir reçu des demandes d'informations pressantes des autorités américaines, dont le ministère de la Justice et le gendarme de la Bourse, en lien avec les poursuites l'accusant d'avoir sciemment commercialisé du talc contenant de l'amiante.

Le géant américain du négoce des céréales et matières premières agricoles Bunge s'est apprécié de 1,48% après avoir démarré dans le rouge. Le groupe a dévoilé un bénéfice trimestriel moins élevé que prévu en raison notamment de la baisse des prix du soja brésilien mais le directeur général de l'entreprise par intérim, Gregory Heckman, a aussi indiqué lors d'une conférence téléphonique que Bunge envisageait de céder des actifs.

La chaîne de restauration Domino's Pizza a lâché 9,15% après avoir aussi fait part de profits un peu en dessous des attentes.

Alphabet, la maison mère de Google, a perdu 1,46% alors que sa filiale YouTube se retrouvait engluée dans une nouvelle polémique autour de pédo-pornographie. YouTube a assuré jeudi avoir retiré des millions de commentaires et supprimé des comptes visiblement utilisés par des pédophiles pour se transmettre des vidéos d'enfants, un problème qui a poussé certaines marques à retirer leurs publicités du site.

jum/cj