Aer Lingus (+1,08% à 2,25 euros) progresse modérément à la Bourse de Dublin après avoir fait état d'un résultat opérationnel courant annuel en hausse en 2014 à 72 millions d'euros, contre 61 millions d'euros en 2013, grâce notamment à la bonne tenue de son segment long courrier. La compagnie aérienne irlandaise, dans le viseur de IAG propriétaire de British Airways, a également vu ses revenus s'apprécier de 9,2% à 1,56 milliards d'euros. Autre bonne performance à souligner, le nombre de passagers transportés par Aer Lingus en 2014 a légèrement augmenté, de 1,5% à 9,76 millions d'usagers.


De bons résultats qui constituent autant arguments pour les défenseurs d'un maintien de Aer Lingus en tant qu'entité "indépendante", à savoir les deux principaux actionnaires du transporteur Ryanair et l'Etat irlandais, qui détiennent respectivement 29,9% et 25% de son capital.

Ces deux derniers s'opposent ainsi au conseil d'administration d'Aer Lingus qui a recommandé l'offre de IAG qui comprend un paiement en numéraire de 2,50 euros par action et un dividende additionnel de 5 centimes, ce qui valorise la compagnie à 1,36 milliard d'euros.

Pour rappel, Ryanair a tenté, à trois reprises depuis 2007, d'acquérir sa compatriote mais s'est heurtée au refus de la Commission européenne.

La compagnie à bas coûts dirigée par Michael O'Leary a également été sommé par les autorités britanniques de la concurrence de ramener sa participation dans Aer Lingus à 5%.

Une dernière mesure vivement contestée par Ryanair et qui fait actuellement l'objet d'un appel.

La contestation est également vive du côté du gouvernement irlandais peu enclin à céder ses parts au sein de l'ex compagnie nationale.

Ainsi, selon le journal The Irish Independent, des membres du Labour Party, qui appartient à la coalition au pouvoir, préparent, pour la conférence nationale du parti qui aura lieu cette semaine, une motion qui lui interdirait de se prononcer en faveur de la cession de la participation de l'Etat.

En revanche, les syndicats d'Aer Lingus soutiennent désormais l'offre de rachat, après avoir pris connaissance des projets de développement de IAG.

Ce rachat, s'il aboutit, constituerait assurément une prise de tout premier choix pour la maison mère de British Airways et Iberia qui lui permettrait notamment d'ajouter à son escarcelle de nouveaux créneaux de décollage et d'atterrissage à l'aéroport de Londres Heathrow, hub le plus fréquenté d'Europe.

(S.H)