Hong Kong (awp/afp) - La banque HSBC a annoncé mardi un bénéfice plus que doublé au premier semestre, dopé comme ses concurrentes par les taux d'intérêt en hausse à l'échelle mondiale, qui lui permet de poursuivre les redistributions à ses actionnaires.

Le bénéfice net part du groupe pour l'ensemble du semestre est ressorti à 17 milliards de dollars. Il est en hausse de 27% sur un an pour le seul deuxième trimestre, à 6,6 milliards de dollars, selon un communiqué du groupe mardi.

Le résultat est tirée par une augmentation du produit net bancaire "dans toutes nos filiales à l'échelle mondiale en raison de la hausse des taux d'intérêt", a précisé la banque, qui annonce un deuxième dividende intérimaire cette année et un nouveau programme de rachat d'actions "jusqu'à 2 milliards de dollars".

Ces annonces ont été accueillies favorablement par la Bourse de Hong Kong tout comme de Londres - où le cours de l'action était en hausse de 1,27% à 654,50 pence vers 11H30 GMT.

Malgré une "solide performance", "il y a encore du travail à faire, étant donné les nombreux défis au niveau de l'économie mondiale", selon le directeur général du groupe Noel Quinn, cité dans le communiqué, qui se dit "optimiste" quant à la capacité de HSBC à continuer de livrer "de solides retours sur investissements".

La banque, dont le siège est à Londres mais qui génère le plus gros de ses bénéfices en Asie, a "affiché à la fois croissance et solidité financière du seul fait de l'envergure de ses activités", estime Richard Hunter, analyste d'Interactive Investor.

S'il reste "des obstacles auxquels la banque doit faire face, notamment un environnement inflationniste", le résultat a bénéficié "d'une combinaison de revenus en hausse, de coûts en baisse" mais aussi "de la restructuration de l'entreprise", selon l'analyste.

HSBC mène ces dernières années une politique de recentrage sur l'Asie, région qui représente les deux tiers de ses revenus. Le groupe a vendu ses banques de détail en France et au Canada et sa banque d'affaires en Grèce, s'est retiré de Russie et a réduit sa taille en Nouvelle-Zélande.

Les activités de gestion de patrimoine, en particulier en Asie, sont une priorité stratégique pour augmenter et diversifier les revenus du groupe, a-t-il indiqué.

HSBC a échappé en mai à une motion présentée par des actionnaires soutenus par le premier d'entre eux, l'assureur chinois Ping An, pour procéder à une scission des activités en Asie afin d'obtenir de meilleurs rendements.

Ping An, qui détient plus de 8% du capital du groupe, estimait qu'HSBC était à la traîne par rapport à ses concurrents internationaux, et que l'embellie récente de ses résultats s'expliquait surtout par la hausse des taux d'intérêts, qui a selon lui atteint son maximum.

Ping An souhaitait qu'HSBC procède à une "restructuration stratégique" qui aurait abouti à la création d'une nouvelle banque cotée en Bourse et basée à Hong Kong. Mais cette proposition a été rejetée par 80% des voix lors de l'assemblée générale des actionnaires.

La proposition de scission faisait des adeptes parmi les petits investisseurs à Hong Kong, certains exprimant leur frustration face à l'annulation des dividendes par la banque pendant la pandémie - une autre résolution rejetée en mai demandait notamment à HSBC une politique de dividendes plus généreuse.

Mais depuis le vote, "nous sommes passés à autre chose, nous sommes maintenant concentrés sur la performance", ce que demandent les actionnaires, a assuré M. Quinn mardi matin lors d'une conférence de presse téléphonique.

afp/rp