"J'ai décidé de saisir les autorités de marchés pour m'assurer que la publication d'informations privilégiées dans la presse et les réseaux sociaux, avant même la parution du communiqué de la Commission européenne, (...) n'a pas donné lieu à des infractions au droit boursier", écrit Jacques Gounon, le PDG d'Eurotunnel, dans une édition spéciale de la lettre aux actionnaires publiée sur le site internet du groupe.

Dans ce courrier, le patron de l'opérateur du tunnel sous la Manche rappelle qu'à la suite de ces informations, le groupe a perdu environ 500 millions d'euros de capitalisation boursière en l'espace de deux jours.

La Commission européenne a donné jeudi à la France et à la Grande-Bretagne deux mois pour réduire les tarifs appliqués aux passagers et aux transporteurs de fret pour emprunter le tunnel sous la Manche, un dossier qui pourrait déboucher sur une action en justice contre Paris et Londres.

L'exécutif européen a estimé que la tarification "excessive" de l'accès aux infrastructures ferroviaires se traduisait par une augmentation des prix pour les passagers comme pour les sociétés de fret entre Londres d'une part, Paris et Bruxelles de l'autre.

A la suite de ces informations, le titre Eurotunnel avait terminé la séance de jeudi sur un plongeon de 12,27%, suivi le lendemain d'un nouveau repli de 6,46%. Il a fini lundi à 5,119 euros, en repli de 0,35%.

Matthieu Protard, édité par Dominique Rodriguez