Schaffhouse (awp) - Le conglomérat industriel Georg Fischer a surpris son monde avec des résultats intermédiaires 2017 largement supérieurs aux attentes. La solide progression des commandes, des ventes, de la rentabilité et du bénéfice - sans oublier les déclarations optimistes de la direction - ont provoqué une véritable curée à la Bourse suisse, où le titre s'arrachait.

Une grande partie des indicateurs publiés mercredi par le groupe schaffhousois affichent des hausses supérieures à 10%. Les trois divisions ont contribué à cette performance, avec un petit bémol toutefois pour l'unité Automotive, dont la rentabilité s'est étiolée.

Le bénéfice net s'est étoffé de 12% sur un an, à 122 mio CHF, tandis que l'excédent d'exploitation (Ebit) s'est inscrit à 168 mio CHF (+10%), selon le communiqué de Goerg Fischer.

Une progression de 11,7% est constatée pour les entrées de commandes à 2,07 mrd CHF alors que les ventes ont enflé de 7% à 1,99 mrd CHF. Ces deux chiffres décoiffent les attentes les plus optimistes. La croissance organique a atteint 8%.

RENTABILITÉ EN PANNE POUR AUTOMOTIVE

Dans le détail des divisions, Piping Systems a gonflé de 10% de son chiffre d'affaires à 826 mio CHF. L'unité spécialisée dans les canalisations et les techniques de mesure affiche même une progression de 12%, en ignorant les effets d'acquisition et de change, explique le groupe. L'Asie et les Etats-Unis ont soutenu cette activité. L'Ebit s'est envolé de 17% à 97 mio CHF.

Une progression des marges devrait être difficile à réaliser au deuxième semestre pour Piping Systems, en raison du niveau élevé de celles-ci, a affirmé en conférence téléphonique le directeur général (CEO) Yves Serra.

L'unité Automotive a profité de l'essor du marché des véhicules hybrides et électriques, dont les entrées de commande représentent 25% du total. Ces commandes devraient être honorées dès 2019.

Les ventes se sont étoffées de 6% à 723 mio CHF sous l'effet d'une demande marquée pour les composants en métal léger et en fonte. Epurée des fluctuations de change, la croissance a atteint 8%. L'Ebit a cédé du terrain à 53 mio CHF.

Cette division devrait cependant relever la tête. Les cours des matières premières ont pesé lors des six premiers mois de l'année mais cet effet négatif se dissipera peu à peu de juillet à décembre, a assuré M. Serra.

La demande globale s'est avérée très forte pour la division Machining Solutions, spécialement aux Etats-Unis et en Chine. L'aéronautique et la microélectronique ont dopé les ventes de cette unité (machines pour la fabrication de moules, outils et pièces), qui présente une progression des nouveaux contrats de 13% à 508 mio CHF.

Les ventes ont grappillé 4% à 444 mio CHF et le résultat opérationnel a pris l'ascenseur (+17%) à 28 mio CHF. Machining Solutions devrait encore améliorer sa rentabilité au deuxième semestre, selon le CEO.

FLUX DE TRÉSORERIE NÉGATIF

Le conglomérat affichait à fin juin un flux de trésorerie libre de -30 mio CHF, contre 25 mio CHF au terme du premier semestre 2016. La consommation en capital de Georg Fischer s'est révélée très importante au 1er semestre afin de soutenir la croissance, principalement en Asie.

Pour l'année 2017, la hausse des ventes devrait dépasser l'objectif, le groupe conditionnant toutefois cette estimation à une stabilité conjoncturelle. Georg Fischer s'attend à clairement améliorer son résultat.

"Les divisions Automotive et Machining Solutions présentent jusqu'ici un solide carnet de commandes", a précisé le patron de Georg Fischer.

L'ensemble des analystes chantaient les louanges du groupe, des commentaires favorables à peine ternis par les inquiétudes autour de l'unité Automotive. Kepler Cheuvreux a mis la recommandation "reduce" en révision très rapidement après la publication.

A la Bourse, les investisseurs ont applaudi des deux mains: l'action a fini sur un gain de 13,25% à 1107,00 CHF dans un SPI en hausse de 0,49%.

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