Zurich (awp) - L'allemand Freenet, qui détient près d'un quart de Sunrise, a bloqué un renouvellement du capital mercredi lors de l'assemblée générale du numéro deux suisse des télécoms. Le patron du principal actionnaire en a profité pour critiquer l'acquisition d'UPC Suisse sous sa forme actuelle.

Les actionnaires de Sunrise ont refusé de ramener le capital autorisé de l'opérateur à 4,2 millions de francs suisses, contre 4,5 millions jusqu'à présent. Il devait également être renouvelé d'ici avril 2021.

Selon l'agence Reuters, seuls 59,3% des actionnaires ont voté en faveur de cette mesure, alors qu'elle aurait nécessité une majorité de trois quart des voix pour passer la rampe.

Il ne s'agit cependant pas de l'augmentation de capital de 4,1 milliards de francs suisses destinée à financer le rachat - pour un total de 6,3 milliards - de l'opérateur UPC Suisse, qui doit être avalisée par les actionnaires après le feu vert des autorités.

Le patron de Freenet, Christoph Vilanek, a refusé une dilution de la part des actionnaires actuels de l'opérateur, a-t-il indiqué à AWP. "Nous ne trouvons pas adéquate une éventuelle dilution (de la participation) avant même l'assemblée générale extraordinaire à l'automne, lors de laquelle il sera décidé de l'augmentation de capital de 4,1 milliards de francs suisses pour le rachat d'UPC", a-t-il dit.

Une consolidation dans la téléphonie mobile et le réseau câblé en Suisse est sensée, mais pas dans sa forme actuelle, a ajouté M. Vilanek. Le rachat d'UPC par Sunrise va en effet provoquer une forte dilution de la participation des actionnaires.

Freenet, qui détient 24,5% des actions de Sunrise, avait précédemment indiqué ne pas vouloir s'associer à l'augmentation de capital de 4,1 milliards de francs suisses nécessaire pour financer l'opération. Le groupe devrait apporter environ 1 milliard de francs suisses à l'opération de refinancement pour conserver le niveau de sa participation. Dans le cas contraire, la participation de Freenet au capital-actions de Sunrise baisserait automatiquement.

Investisseurs soulagés

"Nous aurions préféré une fusion", a ajouté M. Vilanek, précisant avoir voté contre le projet au conseil d'administration. Cela ne veut cependant pas dire que Freenet votera contre l'augmentation de capital lors de l'assemblée générale extraordinaire, a-t-il souligné. Ce dernier veut notamment observer comment va évoluer la performance d'UPC Suisse.

Actuellement, l'actionnaire allemand n'envisage pas de se retirer de Sunrise. Lors de la prochaine AG, Sunrise aura besoin d'une majorité simple pour faire adopter l'acquisition d'UPC Suisse. Mais sous certaines conditions, le seuil pourrait monter à deux tiers des voix, a précisé le président de Sunrise, Peter Kurer.

Fin février, Sunrise avait annoncé le rachat d'UPC Suisse pour 6,3 milliards de francs suisses, une opération devant donner naissance à un prestataire majeur de l'offre combinée incluant la téléphonie mobile, le réseau fixe, internet et la télévision. Il doit être financé par une part en numéraire de 2,7 milliards de francs suisses, plus 3,6 milliards en reprise de dette.

Cette annonce a semblé rassurer les investisseurs. A la Bourse suisse, le titre a bondi après le rejet de la motion. A la clôture de la place zurichoise, l'action Sunrise s'est figée en hausse de 2,7% à 73,65 francs suisses, à contre-courant d'un indice SPI en baisse de 0,18%.

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