Pour la deuxième année consécutive, Eurazeo a publié des comptes dans le rouge. La perte nette de la société d'investissement est ressortie en 2012 à 198 millions d'euros après une perte de 111,5 millions en 2012. Le groupe a été notamment pénalisé l'an dernier par la moins-value réalisée sur la cession de Motel 6 d'Accor et des dépréciations de survaleur des sociétés non cotées Elis et Fraikin.


En revanche, son chiffre d'affaires a crû de 9,4% à 8,3 milliards d'euros tandis que son ANR (actif net réévalué) s'est apprécié de 16,1% à 56,8 euros par action. Il a profité de la forte amélioration de la contribution des sociétés du portefeuille, Rexel en tête.

En outre, les produits des cessions de titres Rexel ou encore des murs de B&B Hôtels ont permis à la trésorerie du groupe de plus que doubler en un an. Au 31 décembre, elle était de 292 millions d'euros (contre 138 millions en 2011).

Eurazeo, qui a fortement accéléré la rotation de son portefeuille l'année dernière (13% de son ANR a été cédé, soit 488 millions d'euros) entend poursuivre sur cette lancée.

En effet, le groupe compte sur sa trésorerie « pour accompagner les investissements de ses sociétés en portefeuille ou encore d'investir dans de nouveaux actifs », selon les propos de Philippe Audouin, Directeur administratif et financier du groupe, recueillis à l'occasion d'un entretien téléphonique.

Le groupe devrait chasser ses futures proies sur les secteurs des technologies et du numérique, des services de santé, de l'énergie, des services financiers et enfin, le secteur du luxe et des marques. Concernant ce dernier secteur, le groupe a été cité fin janvier dans la presse comme éventuel candidat au rachat du groupe SMCP, propriétaire des marques Maje ou Sandro. A ce sujet, Philippe Audouin a confié que « ce sont de jolies marques, comprises dans un secteur susceptible de nous intéresser ».

Enfin, dernier point souligné par Philippe Audouin la poursuite de la diminution de la dette nette consolidée du groupe : elle s'est affaissée de 4,5% à 6,02 milliards d'euros à fin 2012. Par ailleurs, suite à la cession de titres Rexel réalisée au mois de février 2013 et de la cession des titres Edenred réalisée ce mois-ci la dette nette consolidée, corrigée de l'échangeable Danone, est réduite à 4,5 milliards d'euros à mars 2013.

« Depuis toujours, nous ne souhaitons pas avoir de dette structurelle au niveau d'Eurazeo. Afin d'accompagner au mieux les actifs de notre portefeuille, la maison-mère se doit de préserver une structure financière solide. N'ayant pas de dette à rembourser Eurazeo conserve la maîtrise de son calendrier de cession. »