Le groupe énergétique Eon a réalisé de meilleurs résultats que prévu l'an dernier. Le groupe d'Essen a notamment pu compter sur des revenus plus élevés issus de l'énergie nucléaire en pleine crise énergétique. L'action s'est renforcée dans les premiers échanges mercredi matin. Les analystes ont certes évalué les résultats de manière généralement bienveillante, mais certains observateurs estiment que le fait que ce soit justement l'activité non principale qui alimente les résultats étonnamment forts constitue une certaine lacune.

Peu après l'ouverture de la Bourse, le titre Eon s'est apprécié de plus de deux pour cent à 9,97 euros et s'est ainsi rapproché de la barre des 10 euros sous laquelle il avait glissé récemment. En 2023, l'action Eon s'est bien comportée jusqu'à présent, mais avec un gain de près de 7% depuis le début de l'année, elle est un peu à la traîne du Dax. Depuis le plus bas de plusieurs années atteint en octobre dernier à 7,28 euros, l'action est déjà repartie à la hausse.

L'analyste de Goldman Alberto Gandolfi a parlé de chiffres solides qui ont dépassé les estimations du consensus. Un trader a déclaré que l'action devrait d'abord bénéficier de ces chiffres solides. Toutefois, la bonne surprise d'Eon est principalement due à ses activités non essentielles et n'est donc que temporaire. Pour le reste de la journée, l'opérateur boursier estime que des prises de bénéfices sont possibles.

Selon l'analyse d'Ahmed Farman, Eon a surtout profité des conditions météorologiques et d'une baisse des amortissements dans les activités non essentielles. Le fait que le bénéfice net ait dépassé les attentes du marché n'est que dans une moindre mesure d'origine opérationnelle et est essentiellement dû à des effets exceptionnels, écrit l'expert de Jefferies. Alexander Wheeler, de la banque canadienne RBC, a également souligné la force des activités non essentielles. Selon lui, Eon a également réussi à surmonter les vents contraires dans les activités de réseau, qui font partie de son cœur de métier.

Selon des calculs provisoires, Eon prévoit pour l'ensemble du groupe un résultat ajusté avant intérêts, impôts et amortissements (Ebitda ajusté) d'environ huit milliards d'euros. La direction autour du président du groupe Leonard Birnbaum avait récemment prévu 200 millions d'euros de moins, même dans le scénario le plus optimiste. Le bénéfice net ajusté du groupe devrait également dépasser la limite supérieure des prévisions de la direction, soit 2,7 milliards d'euros.

Les différents segments ne se situeront certes que dans la partie supérieure des fourchettes de prévisions actualisées en novembre, a annoncé Eon mardi soir après la clôture de la bourse d'Essen, à la surprise générale. Mais si l'on additionne les prévisions pour l'ensemble du groupe, le bénéfice d'exploitation sera dépassé. Les analystes avaient également prévu moins.

Par rapport aux estimations de l'agence de presse Bloomberg, Eon a réalisé en 2022 un bénéfice d'exploitation supérieur de 250 millions d'euros à ce que les experts avaient prévu. Selon l'expert de Jefferies Farman, l'activité principale a contribué à hauteur de 140 millions d'euros. Les conditions météorologiques et l'augmentation des volumes de vente ont eu un effet positif. Les 90 millions d'euros restants proviennent selon lui de la reprise de provisions. Il fait référence à des discussions avec Eon.

Eon divise son activité en deux segments : La majeure partie est constituée par ce que l'on appelle l'activité principale. Il s'agit d'une part de l'exploitation des réseaux de distribution. Selon les prévisions, le bénéfice d'exploitation devrait atteindre 5,5 milliards d'euros dans le meilleur des cas. D'autre part, la distribution d'énergie fait partie du cœur de métier, dont la contribution au résultat devrait s'élever à 1,7 milliard d'euros au maximum. Dans les deux cas, les chiffres clés seraient meilleurs que l'année précédente.

Le groupe avait toutefois revu à la baisse ses objectifs pour l'activité réseau en novembre. A cette époque, Eon luttait d'une part contre le temps chaud, car moins d'électricité et de gaz étaient acheminés par les réseaux. Parallèlement, la hausse des coûts de l'énergie pesait sur les résultats. En effet, les opérateurs sont tenus d'alimenter leurs réseaux de distribution avec une certaine tension de base - pour cela, ils achètent également de l'électricité plus chère sur le marché.

Dans les activités non essentielles, Essen regroupe à la fois l'exploitation de la centrale nucléaire Isar 2 en Basse-Bavière, gérée par la filiale d'Eon Preussenelektra, le démantèlement des autres anciennes centrales nucléaires et les activités de production en Turquie. Selon les attentes de la direction, la contribution au bénéfice d'exploitation ne devrait pas dépasser 1,1 milliard d'euros, soit un demi-milliard de moins qu'en 2021. Eon avait à nouveau relevé ces objectifs il y a deux mois. La raison invoquée était l'augmentation de la production attendue suite à la décision du gouvernement allemand de prolonger l'exploitation des centrales nucléaires (Streckbetrieb). Eon présentera ses résultats définitifs le 15 mars /tav/lew/mne/tih.

Adhoc : https://www.eon.com/de/ueber-uns/presse/pressemitteilungen/2023/ad-hoc-meldung-veroeffentlichung-einer-insiderinformation-nach-art-17-mar.html

Extrait du texte sur les prévisions révisées du 9 novembre : (Archive : 192.168.60.36:8080/cockpit-2.0/archive/showArchivedNews?archiveRowId=9437&wireName=aftd&tableName=A_2022_11)

Dans les activités de réseau, la direction d'Eon ne prévoit plus que 5,3 à 5,5 milliards d'euros de bénéfice d'exploitation ajusté en 2022. Le début et la fin de la fourchette sont ainsi inférieurs de 200 millions d'euros à ce qu'ils étaient jusqu'à présent. Avant la présentation des chiffres, les analystes estimaient en moyenne ce segment à un peu moins de 5,5 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année. Le président du groupe, Leonhard Birnbaum, avait déjà indiqué en août que l'activité réseau pourrait se retrouver dans le bas de la fourchette précédente.

La combinaison de coûts élevés liés aux pertes de réseau et d'une météo plus clémente a entraîné une charge de plusieurs centaines de millions d'euros jusqu'à présent dans l'année, a déclaré le directeur financier Marc Spieker lors d'une conférence téléphonique avec des analystes. Les pertes de réseau sont dues au fait que les gestionnaires de réseau sont tenus d'alimenter les réseaux d'énergie avec une certaine tension de base. Pour cela, ils achètent également de l'électricité sur le marché. Celle-ci reste très chère, ce qui pèse sur les résultats d'Eon. Mais selon Spieker, ces deux effets sont entièrement compensés dans les années qui suivent, conformément au mécanisme de régulation établi. Ils sont donc "économiquement neutres", a-t-il expliqué.

Parallèlement, la direction a augmenté le début et la fin de la marge pour les activités non essentielles de 100 millions d'euros chacun : Le bénéfice d'exploitation ajusté devrait se situer entre 0,9 et 1,1 milliard d'euros. Les moteurs sont les prix élevés de l'énergie ainsi que la production supplémentaire attendue par Eon suite à l'étalement des centrales nucléaires décidé par le gouvernement fédéral. Les analystes s'attendaient en moyenne à 857 millions d'euros pour ce secteur d'activité, qui regroupe également les activités de démantèlement de centrales nucléaires d'Eon ainsi que ses activités de production en Turquie.