BRUXELLES, 14 janvier (Reuters) - La Commission européenne envisage de proposer une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 35% ou 40% d'ici 2030 pour l'Union européenne, ce qui constituerait un objectif moins ambitieux que précédemment en matière de politique climatique.

La proposition doit être officiellement présentée le 22 janvier lorsque l'exécutif européen dévoilera sa stratégie en matière de politique énergétique et climatique pour les deux prochaines décennies. Il s'agira d'une mise à jour des objectifs fixés pour 2020, qui constituent la référence depuis 2007.

L'UE s'est pour l'instant engagée d'ici 2020 à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, jugés responsables du réchauffement climatique, d'au moins 20% par rapport à 1990, à porter à 20% la part des sources d'énergie renouvelables et améliorer l'efficacité énergétique afin de réduire de 20 % la quantité d'énergie primaire consommée par rapport aux niveaux prévus.

Des négociations s'engageront ensuite entre les gouvernements de l'UE représentés au Conseil européen, d'une part, et le Parlement européen, d'autre part. Aucune décision définitive ne devrait donc être prise avant plusieurs années.

Dans les documents de travail que Reuters a pu consulter, la Commission mentionne surtout l'objectif de 35%, le 40% ne l'accompagnant qu'entre parenthèses, ce qui signifie qu'il demeure envisageable.

"La bataille consistera à obtenir les 40%", dit un responsable européen proche des discussions, laissant ainsi entendre que la tendance est à un objectif plus faible.

Certains défenseurs de l'environnement jugent toutefois que l'objectif de 40% d'ici 2030 est lui-même déjà dépassé car il suppose que les émissions connaîtront un pic en 2015. Cette hypothèse leur paraissant très peu plausible, ils jugent que l'effort doit être supérieur à 40%.

Selon l'objectif qui sera fixé, la Commission indiquera aussi la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique de l'UE.

Si elle choisit une réduction des émissions de GES de 35%, l'objectif en termes d'énergies renouvelables sera de 24,7% du mix énergétique. Si c'est 40%, cette part passera à 27,7%. Dans les deux cas, il s'agira d'un objectif inférieur aux 30% évoqués en 2013. (Barbara Lewis, Bertrand Boucey pour le service français, édité par Gilles Trequesser)

Valeurs citées dans l'article : RWE AG, E.ON SE, GDF SUEZ