Les actions de la société espagnole de panneaux solaires EiDF Solar ont plongé de 70 % lundi, effaçant 1,2 milliard d'euros (1,3 milliard de dollars) de sa capitalisation boursière, alors que la négociation du titre a repris après une suspension de quatre mois.

L'autorité de régulation du marché, la CNMV, a suspendu la négociation des actions d'EiDF en avril après que l'auditeur PwC n'a pas signé à temps le rapport financier 2022 de l'entreprise.

La CNMV a annoncé jeudi dernier qu'elle levait la suspension après qu'EiDF a retraité ses comptes 2022 à la mi-août.

Les actions d'EiDF, qui installe des panneaux solaires et développe des fermes solaires, ont clôturé à 8,93 euros lundi.

Avant la suspension en avril, le prix de l'action était de 29,7 euros et la société était évaluée à 1,72 milliard d'euros, soit plus que le fabricant espagnol de panneaux solaires Solaria.

Bien que la CNMV ait autorisé la reprise des échanges d'actions à partir de lundi, le régulateur a averti que les informations publiées au début du mois par EiDF, après une analyse par le cabinet comptable Deloitte, n'étaient pas "complètes" et comportaient des "omissions très importantes".

"Le rapport médico-légal de Deloitte comprend un compte rendu de faits et de preuves d'une grande importance pour les actionnaires d'EiDF... comme la possible falsification de documents par la société", a déclaré la CNMV jeudi dernier.

EiDF a déclaré jeudi qu'elle ne publierait pas le résumé complet du rapport de Deloitte - comme le demandait la CNMV - car la société considère qu'elle est "libre" de décider de la manière dont elle gère ses communications.

"Il n'y a rien dans notre publication qui ne soit pas contenu dans le rapport (de Deloitte) ou qui s'écarte de son contenu", a ajouté EiDF.

Le rapport Deloitte a également montré que le président d'EiDF, Fernando Romero, qui est également l'actionnaire principal de la société, "a été impliqué directement dans pratiquement toutes les décisions de la société", selon le régulateur boursier.

Le groupe a déclaré au début du mois d'août qu'il recruterait un nouveau directeur général dans les six prochains mois afin de répondre aux exigences de l'auditeur.

Romero détient plus de 72 % d'EiDF, selon les données de Refinitiv.

En 2022, EiDF a basculé dans le rouge avec une perte annuelle de 2,7 millions d'euros, contre un bénéfice de 1,1 million d'euros l'année précédente. (1 $ = 0,9252 euros) (Reportage de Matteo Allievi, édition de Inti Landauro, David Latona et Susan Fenton)