La Commission européenne prépare des réformes des règles du marché de l'électricité de l'UE, afin de protéger les factures d'électricité des consommateurs contre les hausses de prix des combustibles fossiles, comme celles qui ont été déclenchées l'année dernière par les réductions de l'approvisionnement en gaz russe.

Dans une lettre adressée à la Commission cette semaine, des entreprises telles qu'Iberdrola, RWE, Engie, Orsted, Fortum, Enel et Uniper ont exhorté Bruxelles à se concentrer sur des réformes qui favoriseront des investissements massifs dans les énergies renouvelables, la production à faible émission de carbone et les économies d'énergie.

"Cette réforme du marché de l'électricité doit être menée avec prudence, car elle risque de créer une fragmentation du marché intérieur de l'énergie", indique la lettre, qui a été publiée par l'entreprise suédoise Vattenfall, un autre signataire.

Les entreprises ont approuvé une idée suggérée par la Commission visant à encourager davantage d'accords d'achat d'électricité et de contrats pour la différence (CfD) - des types de contrats d'électricité à long terme et à prix fixe qui visent à garantir un flux de revenus pour les projets d'énergie renouvelable et à offrir aux consommateurs des prix plus prévisibles.

Ils ont toutefois précisé que ces mesures devaient rester volontaires et ne pas être imposées aux producteurs. Les marchés de l'électricité à court terme pourraient être améliorés, mais ne devraient pas être supprimés, ont ajouté les entreprises.

Leur lettre s'aligne largement sur la position de sept pays de l'UE, dont l'Allemagne et le Danemark, qui ont demandé cette semaine à Bruxelles de ne pas se précipiter dans des réformes majeures du marché de l'électricité et de se concentrer plutôt sur des changements limités susceptibles d'encourager les investissements dans les énergies vertes.

À l'instar de ces pays, les entreprises du secteur de l'énergie se sont opposées à l'idée d'étendre les mesures d'urgence imposées par l'Union européenne l'année dernière pour faire face à la crise de l'énergie, notamment un programme visant à récupérer les recettes exceptionnelles des centrales électriques.

Les réformes doivent également éviter "tout effet rétroactif qui pourrait donner lieu à d'importants litiges", ont ajouté les entreprises.

Cela pourrait les mettre en porte-à-faux avec l'Espagne, qui est en faveur d'une réforme plus profonde du marché et qui a suggéré d'autoriser les pays à signer des accords de compensation avec les centrales électriques existantes afin de les empêcher de réaliser des bénéfices excessifs sur les marchés de l'électricité.