Paris (awp/afp) - Le groupe de restauration collective Elior est resté dans le rouge au premier semestre de son exercice décalé 2022/23 en raison du renchérissement du coût de financement de sa dette, ramenant sa perte à 23 millions d'euros dans un contexte qui demeure difficile, explique-t-il.

Sur la même période un an plus tôt, soit d'octobre 2021 à mars 2022, le groupe, très affecté par la crise sanitaire du Covid-19, avait affiché 266 millions d'euros de pertes, rappelle un communiqué publié mercredi.

La perte nette de 23 millions d'euros "reflète la hausse combinée de la dette moyenne et du coût de financement lié à la hausse des taux d'intérêts", explique Elior, dont l'endettement financier net s'établit à 1,24 milliard d'euros à fin mars, contre 1,21 milliard à fin septembre.

Le 18 avril, le spécialiste du recyclage Derichebourg a pris le contrôle d'Elior, très endetté et en déficit depuis la crise sanitaire, via une augmentation de capital et l'apport des activités de son pôle multiservices "DMS" à Elior.

Le groupe est désormais un "leader international de la restauration collective et des multiservices" avec 134.000 collaborateurs et un chiffre d'affaires annuel de 5,23 milliards d'euros.

"Dans un marché difficile avec de nombreux défis, l'intégration de Derichebourg Multiservices représente une opportunité unique pour Elior Group d'accélérer son redressement, notamment à travers la réalisation du potentiel de synergies", affirme le nouveau PDG et actionnaire de référence, Daniel Derichebourg, cité par le communiqué.

Le chiffre d'affaires est de 2,47 milliards d'euros sur le semestre, en hausse de 10,7% tandis que l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) progresse à 107 millions d'euros contre 64 millions un an plus tôt.

Source d'inquiétude, la perte de contrats représente encore une réduction de chiffre d'affaires de 8,7%, et le taux de rétention reste stable à 91,3% à fin mars, sur un an.

Elior peine en effet à conserver ses marges en renégociant ses contrats avec ses clients, pour y répercuter l'inflation, en particulier avec les collectivités locales en France, très réticentes à accepter des hausses de prix, "ce qui se traduit aujourd'hui par une faible proportion des contrats publics en France, qui ont pu être renégociés", a déclaré lors d'une conférence de presse téléphonique Didier Grandpré, directeur financier.

"C'est une situation que nous devons gérer jusqu'à la fin des contrats que nous avons", a-t-il poursuivi, alors que l'inflation sur les produits alimentaires est "à deux chiffres" dans l'Hexagone comme sur dans tous les autres pays où est présent Elior.

Pour l'exercice en cours, le groupe table sur une croissance organique de son chiffre d'affaires "d'environ 10%" et une marge d"'EBITA ajusté vers le bas de la fourchette initiale de 1,5% à 2%".

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