par Federica Mileo

17 mai (Reuters) - Le groupe français de restauration collective Elior a revu à la baisse sa prévision de marge mercredi, en raison d'une inflation élevée et d'une croissance moindre attendue de ses volumes, ce qui faisait chuter son titre à la Bourse de Paris.

A 08h07 GMT, l'action décrochait de 19,65% à 3,09 euros, sa plus forte baisse en séance depuis septembre 2022.

Le troisième groupe européen du secteur anticipe une croissance organique de son chiffre d'affaires d'environ 10% pour l'exercice 2022-23, contre une prévision précédente d'au moins 8%, à la faveur des hausses de prix.

Cependant, il a déclaré que la marge pour le bénéfice ajusté avant intérêts, impôts et amortissements (Ebita) se situerait dans le bas de sa fourchette de prévision initiale, entre 1,5% et 2%.

"La nouvelle prévision devrait provoquer une révision à la baisse d'environ 10% sur l'Ebita 2023 et les nouveaux objectifs pour 2024 seront seulement dévoilés lors de la publication des résultats annuels en novembre", ont souligné les analystes de JPMorgan.

Confrontés aux prix élevés des denrées alimentaires et de l'énergie, les groupes de restauration collective, déjà durement touchés par les restrictions sanitaires liées au COVID-19, cherchent désormais à renégocier leurs tarifs et leurs accords avec les fournisseurs, maîtriser leurs coûts et limiter le nombre d'options dans les menus.

"La croissance des volumes sera moindre étant donné l'effet de rattrapage Omicron au premier semestre", a déclaré le groupe dans un communiqué de résultats.

Il a ajouté que les pressions inflationnistes sur les denrées alimentaires s'atténueraient un peu plus tard que ce qui était initialement prévu.

"Le principal moteur de l'inflation est l'inflation alimentaire, qui est supérieure à 10% dans tous nos pays", a déclaré Didier Grandpré, directeur financier du groupe, lors d'une conférence téléphonique, tout en notant également les coûts liés à la main-d'œuvre.

Le groupe a souligné que la renégociation des contrats en France restait difficile, en particulier dans le secteur public, les collectivités locales étant réticentes à accepter des augmentations de prix.

(Reportage Federica Mileo, version française Victor Goury-Laffont, édité par Blandine Hénault)