Eli Lilly gagne 1,84% à 76,02 dollars à Wall Street, soutenu par la publication d'un chiffre d'affaires supérieur aux attentes au quatrième trimestre. Grâce notamment aux ventes de Trulicity, un traitement du diabète, le chiffre d'affaires du groupe pharmaceutique américain a progressé de 7% à 5,76 milliards de dollars, un montant supérieur au consensus qui tablait sur 5,55 milliards. Cette surperformance a relégué au second plan la déception causée par le bénéfice net. Hors éléments exceptionnels, il est ressorti à 95 cents par action, inférieur au consensus qui le donnait à 99 cents.

En intégrant les éléments exceptionnels, le bénéfice net affiche un bond de 61% à 771,8 millions de dollars, ou 73 cents par action.

Eli Lilly a bénéficié à plein de la demande croissante pour ses traitements contre le diabète, une spécialité dont il est l'un des leaders au monde.

Ces résultats tombent au lendemain d'une actualité moins positive pour le géant américain. Avec ses deux principaux concurrents, Sanofi et Novo Nordisk, Eli Lilly est visé par une action de groupe aux Etats-Unis par des patients qui les accusent d'entente sur les prix.

Selon cette class action, les trois groupes se seraient entendus pour augmenter simultanément les prix au public de l'insuline de 150% sur cinq ans. Les plaignants accusent les laboratoires d'avoir gonflé le prix de vente au public de leurs produits tout en continuant à proposer aux intermédiaires un "vrai" prix plus bas.

Cette plainte intervient alors que nombreux sont ceux aux Etats-Unis qui s'alarment de la forte hausse du prix des médicaments depuis six ans. Selon des données compilées par Reuters, les prix de quatre des dix médicaments les plus vendus dans le pays ont augmenté de plus de 100% depuis 2011. Ceux des six autres ont grimpé de 50%.

Ces hausses de prix ont nettement alourdi le budget santé des ménages, des employeurs et de l'Etat.

Le prix des médicaments a été un grand sujet de la campagne présidentielle. Si Hilary Clinton a été particulièrement mobilisée à l'époque, les enjeux économiques et électoralistes du sujet n'ont pas échappé à Donald Trump.

Le nouveau président a ainsi reçu aujourd'hui les dirigeants de Merck & Co, Novartis, Johnson & Johnson, Celgene, Eli Lilly et Amgen, ainsi que le responsable du lobby de l'industrie pharmaceutique, pour leur demander de produire davantage de médicaments sur le territoire américain tout en baissant leurs prix.

Donald Trump a estimé qu'il était possible pour les Etats-Unis d'économiser des dizaines de milliards de dollars grâce à une baisse des prix et davantage d'innovation.